Re: Maroc du 17 au 27 avril
#40
Salut à tous ! Voici mon petit CR illustré (malheureusement, mon appareil est tombé en panne au bout de quelques jours) qui complétera celui d'Arnauld
Vendredi 17
Notre départ s'annonce sous de bons auspices. Le jeune homme qui enregistre nos bagages à Orly semble ne pas vouloir s'encombrer de détails comme leur poids ou leur encombrement. Nous n'avons donc rien à payer pour notre matériel alors qu'un autre passager du même vol paye 20€ pour son kitesurf.
Nous arrivons à Essaouira sans encombre quelques heures plus tard. Heureusement, Arnaud avait emporté des sangles et nous pouvons attacher nos quatre sacs sur le toit du taxi. Grâce à d'abondantes pluies hivernales, la région d'Essaouira est étonnamment verte.
Moulay s'avère être un village typique dominant une mer à laquelle un sable ocre foncé donne une teinte qui rappelle l'eau de Trouville. Ll'eau du large est cependant du même bleu que le ciel immaculé.
Nous faisons la connaissance de Ftah, le jeune homme qui avec sa mère et sa soeur fait fonctionner le Café Moulay où nous allons être hébergés, de Miguel, un jeune portugais qui piaffe d'impatience depuis trois jours à cause de la pétole, et de Jérôme, un marseillais arrivé le matin même après une nuit plus puis ou moins blanche dans l'aéroport de Marrakech et un transport éprouvant en bus.
Deux photos du spot, la première vers le Sud, la seconde au Nord
Samedi 18
Le vent se met doucement en route, NO (sideon) faible puis se renforce. Je ne fais rien de cette session à cause d'un mauvais réglage de voile (les lattes, pas assez tendues, rendaient la voile inopérante), d'une méforme (encore une fois, arrivé dans un pays chaud après un voyage en avion, j'avais contracté une sinusite) et de ma méconnaissance du spot. Je devais être le seul à ne pas être au planning...
Dimanche 19 à mardi 21
A force d'aspirine, je finis par vaincre ma sinusite et m'acclimatant au spot et au tribord, je navigue de mieux en mieux, ou, selon les points de vue, de moins en moins mal. Les vagues sont très modestes mais me permettent de m'améliorer au surf. Je constate aussi des progrès importants au virement de bord et au jibe ; mon pourcentage de réussite commence à devenir non négligeable pour les premières manœuvres tandis que pour les secondes, il devient élevé. Suivant Arnauld, je m'enhardis à tenter deux forwards. Le premier essai est une catastrophe car je retourne la tête dans le mauvais sens au début du saut et le second ne vaut guère mieux car si je pense à regarder le point d'écoute, je suis quand même sanctionné par une belle catapulte.
Au fur et à mesure des journées, nous sympathisons avec Jérôme et Miguel. L'ambiance, sympathique et conviviale, devient rapidement amicale.
Photos de Ftah et de ... prises le lundi 20 à midi
Photos prises le 20 vers 17:00
Photos de Sylvain Demercastel (voile jaune) et de Thomas Daumail (voile orange) prises le 20 au soir
Mercredi 22
Après une bonne session en 4.7, sortie nocturne dans une médina pittoresque et colorée. Les boutiques de souvenirs proposant marqueterie ou bijoux alternent avec les étales de fruits et légumes, les carcasses d'agneaux que les bouchers suspendent devant leur échoppe et les marchands d'olives et d'épices. Dans ce dédale de ruelles et de rues, une foule hétéroclite déambule, nonchalante. Les touristes, famille ou couples en vacances, planchistes venus boire un verre en ville et même petite troupe de jeunes femmes semblant sortir d'un de ces films où seuls les corps nus s'expriment, côtoient des marocains affairés venus faire leurs courses. Parfois, sans mot dire, un mendiant vient se planter devant nous et tendre la main puis repartir quand il lui devient évident qu'il sera bredouille. Notre guide nous entraîne dans le marché aux volailles. On y achète un poulet vivant. Après en avoir tranché la tête d'une main experte, la bête est déplumée à l'aide d'une sorte de machine rotative puis découpée. Cinq minutes suffisent à transformer un poulet effrayé en une viande prête à cuire. Nos courses, confiés à un cuisinier seront transformées deux heures plus tard en boulette kefta, agneau grillé et tajine de poulet. Quelques délicieuses pâtisseries arabes feront notre dessert.
Jeudi 23
Après cinq jours intensifs de planche, pas moins de cinq heures par jour, j'accueille cette journée sans vent comme une bénédiction. Chacun de mes muscles se rappelle à moi durant la ballade que nous faisons avec Jérôme à la médina. En journée, l'endroit est moins fréquenté, presque désert mais le charme de ses vieux murs et de ses petites boutiques bariolées opère toujours.
Vendredi 24
Deuxième jour sans vent. Ayant presque récupéré des journées précédentes, je décide de m'initier au surf en compagnie de Ftah et Miloud. Je loue un longboard pour 100 dirhams et tente ma chance dans des petites vagues. Etre sur ou dans l'eau est toujours un plaisir et les quelques mousses sur lesquelles j'ai réussi à filer tout droit et à quatre pattes m'ont donné envie de persévérer dans ce sport même si je comprends mieux pourquoi la planche à voile a été inventée...
Samedi 25
Un vent léger s'est levé durant la nuit et quelques jolies vagues déroulent leur crinière blanche. Pensant que le vent allait se renforcer, c'est avec nonchalance que je rejoins sur l'eau Miloud et deux fran'ais arrivés la veille pour trois mois. Le vent s'avère être NO, autrement dit sideon et les vagues, difficiles à surfer. Je n'arrive pas en tirer parti malgré ma 5.3 alors que Jérome s'en sort très bien. Il m'expliquera par la suite que lui aussi a été à la peine jusqu'à ce qu'il réalise qu'il fallait amorcer le surf dans la vague naissante afin d'acquérir suffisamment de vitesse pour surfer le reste de la vague comme il faut. Au lieu de se renforcer, le vent finira par s'assoupir complètement dans l'après midi avec la marée haute. Reste l'espoir d'une bonne session que les locaux et windguru annoncent pour dimanche après-midi.
Dimanche 26
Déception au réveil. Si les vagues sont superbes et au rendez-vous comme prévu, un vent de Sud, roi fainéant escorté de sa cour de nuages bas et serviles, écrase le spot de sa férule. Pourtant, les locaux et trois bambinis arrivés la veille, Eric, Samuel et BG, cuirassés de leur optimisme et des dernières prévisions du gourou, y croient dur comme fer. Plutôt que de m'épuiser au surf dans des conditions hostiles au débutant, je décide d'attendre... Après une matinée grise, le vent finit par s'orienter à peu près Nord en sideoff et à la faveur de la marée descendante, se renforce un peu. Je grée 5.3 en espérant que ce sera suffisant tandis que Eric part en 5.0, Samuel en 4.2 et BG en 5.2. Sur l'eau, c'est une heureuse surprise. Au bout d'une heure, je suis même obligé d'étarquer ma 5.3 au maximum. Les vagues, font, dixit les bambinis, trois mètres dans les séries. Heureusement, jamais méchantes, elles me laisseront jouer un peu avec elles. Si mon surf laisse toujours à désirer, je m'enhardis et essaye le plus souvent possible de remonter vers la crête. Le conseil de Jérôme donné la veille, bien reculer la main arrière, et celui déjà ancien de Betrand/Walou, de porte mes appuis sur l'avant me sont d'un grand secours. J'ai même l'impression parfois de faire un surf qui ressemble à quelque chose. Plusieurs fois, je me fais croquer en haut de la vague par une lèvre qui explose mais la chute, jamais vraiment dangereuse, m'apparaît plus comme un encouragement que comme une sanction. A marée basse, je vais surfer dans les belles lignes de houles au fond la baie, là ou le 20, Thomas D. et Sylvain D. nous faisaient si envie... Cette session aura été un régal qui ponctue d'un point joyeux mon premier séjour à Moulay. Je sors de l'eau à la nuit tombante alors que la mer se teinte de gris sombre et que le soleil, retiré en ses appartements d'occident, enflamme encore les quelques nuages qui zébrent le ciel.
Quelques photos de moi dans un surf très moyen prises par les bambinis (je n'ai pas le superbe table top de Samuel)
Lundi 27
Départ à 7:30 de Moulay. La journée s'annonce magnifique pour les windsufeurs restants ; le ciel est d'un azur immaculé; un petit vent de NE souffle déjà et de jolies petites vagues viennent caresser le rivage. Mes bagages sont prêts. Bouts de harnais, combinaison, chaussons de planche, protection de wishbone, tire veille, housses de voiles, le kilogramme de pâtisserie arabe acheté à la médina, tout ce qui peut rentrer dans mes deux petits sac à dos est tassé, comprimé à outrance afin d'alléger au maximum mes bagages de soute. A l'enregistrement, je choisis le comptoir tenu par une délicate et charmante jeune femme dont la posture timide laisse présager de la gentillesse. Je suis le deuxième de la file. Le verdict de la balance est 11,5kg (flotteur) + 25,1 (sac avec 3 voiles, 2 mats, 1 wishbone, 1 harnais et 1 casque). La jeune fille m'annonce 5kg d'excédent, soit 500 dirhams (50€ environs). Armé de mon sourire le plus charmeur et de ma voix la plus douce, je lui demande si elle ne pourrait pas m'en faire cadeau. D'un signe de tête et d'un sourire qu'elle cache derrière son index pour m'inviter au silence, elle acquiesce. Derrière moi, les passagers commencent à affluer.
Atterissage à Roissy et retour à la vie fran'aise sans transition. Jour gris, RER B taggué et deux jeunes qui tentent d'en droguer les passagers à l'aide d'énormes joints qu'ils font br»ler plutôt que de les fumer, séance de musculation avec les deux sacs de matériels et mes deux sacs à dos dans les escalators de la station Saint-Michel en panne...
Flikka compact 85L - Wavecult V6 90L; Purelip: 3.7 & 4.7 oranges ; SuperHero: 4.2 & 5.3 bleues et jaunes & 4.7 rouge ; 5.7 4 Wave bleue
308 SW diesel & remorque Funbox