CR Magic Almanarre du 4 au 7/02
#1
Il y a quelques mois, j'ai fait la connaissance d'Adrien via LeBonCoin. Ce jeune francilien reprenait la planche après une longue abstinence et souhaitait se rééquiper à peu de frais pour reprendre les affaires là où il les avait laissées à leucate il y a quelques années au harnais et dans les straps d'un flotteur de funboard.
Je lui ai parlé naturellement du kiff et nous avons partagé ensemble quelques carottes mémorables en fin d'année dernière puis
il a fini par se présenter à la communauté sous le pseudo original de « prénom».
Il y a 3 semaines, prénom me fait part de son souhait d'effectuer à court terme une petite virée entre amis vers la contrée fran'aise la plus ventée d'Europe pour se remémorer le bon vieux temps avant un éventuel reconfinement total.
Nous checkons sans grande conviction pour ma part, je dois l'admettre, nos disponibilités et arrivons à la conclusion que si il y a quelques chose à faire, ça serait le week-end du 5 février. Fin de l'histoire.
Ca, c'était le 23 janvier.
Le lundi 25, le bougre, qui écume windsup à longueur de journée, commence à me parler de l'almanarre au détour d'une conversation.
Il revient à la charge le lundi suivant en me disant, preuve à l'appui, que les prévisions à l'Almanarre vendent du rêve tandis qu'à Leucate, il a bien peur qu'il ne nous arrive rien.
A part de ce moment, tout s'emballe. Il est acté de checker les prévisions à J-3 et d'enclencher la constitution d'une A-team.
Je poste sur le kiff un message laconique sur un mode « Ici Londres, veuillez écouter, tout d'abord, quelques messages personnels : Message important pour Nestor: la girafe a un long cou, les carottes sont cuites, le coq chantera 3 fois»
Portant le titre « Almanarre du 04 au 07/02» et un contenu pour le moins lapidaire : « les prévisions sont au rendez-vous. Des volontaires ?», le message est lu mais n'entraine pas de réaction. Pourtant, dans l'ombre, l'organisation avance et via la messagerie de notre site internet préféré, un 3ème larron rejoint la résistance à la morosité ambiante. Nous l'appelerons « Ash». Ce dernier est spécialisé dans l'identification et la neutralisation de l'objectif « recherche et sécurisation d'un bunker à proximité de la zone d'opérations». En autant de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, il nous déniche un plan aux petits oignons. Il est par ailleurs polyvalent pour avoiner sur le flat et s'enjailler dans le chantier.
En parallèle, le message de détresse suivant est lancé : « Les dés sont sur le tapis... Il fait chaud à Suez... La flèche ne percera pas... Ne faites pas de plaisanteries... Le sapin reste toujours vert... Le coq dresse sa crête». Le général Rémi94, qui a compris le message subliminal, me propose spontanément son soutien logistique pour augmenter notre force de frappe et me confie sa péniche de débarquement personnelle.
Gratitude éternelle, nous n'aurions pas pu avoir le même rayon d'action et la mission aurait risqué d'être un échec.
Le camarade Nalex, spécialisé dans la progression en terrain hostile, se joint à la team. En éclaireur, il rejoindra la zone de guerre par ses propres moyens. Nous serons également rejoint par le camarade Thibault, coopté par le camarade Ash.
Les prévisions sont solides et toute la fine équipe aiguise ses ailerons avec l'envie d'en découdre.
Nous mettons ici la bande en avance rapide et passerons rapidement sur les préparatifs (récupération de la remorque, du matos de prénom qui n'a pas de voitureé¦). Prénom dort à la maison et à 06h00 précises, nous partons récupérer Ash et son matos dans une banlieue chic de l'ouest parisien. La route se fait sans histoire, à bon train, grâce à une péniche de débarquement pleine de matériel adapté pour les conditions du théâtre d'opérations). En fin d'après-midi, la fine équipe à laquelle s'est rallié Nalex, va en reconnaissance sur la zone, occupée par les kites et les foils.
Courte soirée autour d'un plat de pâtes et chacun part se coucher avec des rêves de gloire plein la tête.
Avec une certaine excitation, tout le monde se lève pour aller affronter les conditions modérées (du bon air, 20kts le matin forcissant à 25kts l'après-midi. Nous sommes les premiers planchistes sur zone. Les kiteux, qui labourent le bord de plage, sont visiblement plus matinaux.
Vu du bord, à la Madrague, c'est pas monstrueux. Confiant dans les prévisions, je gréée 7m sur 113 litres.
Premier à l'eau un peu avant 10h00, je me lance devant la team en observation. Je sens tout de suite que le compte y est. En quelques dizaines de mètres, je chope le planning et c'est parti pour un premier bord copieux au travers jusqu'au Robinson.
Au cours de la journée, le vent monte et tout le monde prend son pied. Le camarade Nalex, sous équipé en début de matinée, remballera assez rapidement pour aller coté bergerie rejoindre ses acolytes adeptes des terrains valonnés.
Mon frère, qui habite à proximité nous rejoint, également en 7,0m et c'est bonheur de se tirer la bourre ensemble.
C'est bonheur, le vent est consistant, je modifie mes réglages pour en profiter un max.
100% planning, dans la zone rouge en permanence tout en contrôlant mon matos, je m'éclate toute l'après-midi et explose mes stats perso dans ce cadre magnifique (environ 140kms parcourus si on compte les oublis de rallume de la suunto). Avec ce combo, je suis super à l'aise pour longer la plage sur la zone flat et ça déboite, je prends un kiff de malade. Les stats montent progressivement sans pour autant abattre franchement (ce sera pour la prochaine fois) 30kts sur 2s puis sur 250m puis sur 500m, le mile à 26kts. Clairement l'une de mes plus belles sorties de ces dernières années, qui plus est sous de belles éclaircies et une température printanière de l'ordre de 15 degrés.
Pour une fois que je suis au bon endroit au bon moment avec le bon combo !!
Sympathique soirée à refaire la session.
Nuit pas facile à recompter tous ses muscles et coup de soleil sur le visage.
On arrive sur le spot de la Madrague vers 10h.
Nalex est parti avec Thibaut et Ash à l'Ayguade pour une session freewave.
A la Madrague, vu du bord, ça a pas l'air monstrueux.
Le touriste averti aura néanmoins remarqué que les kiteux ont sorti des ailes deux fois moins grande que la veille et que passé la zone de flat du bord, ça moutonne sévère. Pas de planchiste sur l'eau, les kiteux ont été les plus matinaux.
Mon acolyte grée sa 3,8 ART Blade (1993) sur son hypersonic 133.
Un beachstart plus tard et il comprend que l'apparence easy du spot est trompeuse et dangereuse et il remballe, préférant taper la discute avec les locaux.
Pour ma part je mets ma 4,8 sur la JP62 avec 28 d'aileron.
Dès les premiers mètres, je comprends que ça va être chaud patate. Départ en mode wheeling sur les chapeaux de roue, intérêt à vite choper le strap arrière et à laisser glisser pour gagner en confort.
Bilan, sur le premier bord aller, je me retrouve assez rapidement assez loin du rivage.
Avant la petite pause au Robinson, je profite d'un cap un peu plus facile pour choper la zone de flat.
Au gps, pas d'exploit même si les sensations sont plus qu'au rendez-vous...
Le bord retour, même topo mais en longeant le rivage. Dans les bonnes grosses claquasses, je suis à la rue alors que la 4,8 dégueule jusqu'au wish...
La board demande qu'à s'envoler. 96 litres dans ces conditions, c'est un peu ambitieux. Beaucoup de poses pour se reposer avant d'autres aller/retours du même acabit... on remballe en milieu d'aprem rejoindre les potes à L'ayguade.
Dans ces conditions, les pros sont impressionnants de vitesse et de contrôle et explosent les compteurs.
De retour à la loc, on rince tout le matos et on se prépare pour le départ matinal de demain....
La session du samedi, finalement c'était du bonus. La session de vendredi valait à elle seule le déplacement.
Réveil matinal pour tout ranger et nettoyer et nous rentrons dans nos QG respectifs ce dimanche en fin de soirée après 10h passées dans la voiture. Toute la team a la banane et en redemande !
