l' H3PO4 est un excellent décapant.
Messieurs les plaisanciers, vous pourrez à moindre frais faire revenir vos carènes ternies voire souillées par de vieux hydrocarbures. Il suffit pour cela de croiser au droit de l'épave.
Plus on est proche, plus le pH sera corrosif.
Attention toutefois, à moins de trois milles le gel-coat se dissout lui aussi. L'aileron fondra. Vous devriez alors amorcer un demi tour sans délai ni chuter.
Car alors ce serait terrible.
Le néoprène est soluble dans une solution d'acide phosphorique, si bien que jamais l'expression "deuxième peau" n'aura été aussi réaliste.
A moins que vous ne dépassiez les deux milles au droit de l'épave. Car alors la seconde, ainsi que la première peaux fondraient comme neige au soleil, laissant au potentiel hydrogène toute liberté pour attaquer les chairs désormais à nu.
Toute matière organique et osseuse serait alors dissoute.
Les rivages du nord Cotentin seront décapés eux aussi. Jamais le sable n'aura été aussi blanc, ni les rochers si luisants, ni les eaux si turquoises.
Avec un masque à gaz, les touristes feront le tour de la péninsule ou ils découvriront des paysages jusqu'alors inconnus, rappelant les Seychelles.
Mais à terme, les surfers et autres cétacés finiront par regretter le temps de la bonne vieille polution au plutonium. Moins spectaculaire certes mais aussi moins contraignante ...
Dès que le vent soufflera, Je repartira
Dès que les vents tourneront, Nous nous en allerons
