CR coup double : Baie de Canche et Tom Souville
#1
Mais comment ais-je fait pour en arriver là ?
Ce lundi matin est encore pire que les autres, pourtant c'est pas la panique au bureau, non, c'est moi. Je suis cassé, je marche comme un petit vieux, j'ai les yeux qui peinent à s'ouvrir et un orteil que je suspecte d'être casséé¦ Mes collègues rigolent en voyant ma démarche et me demandent si j'ai passé le WE à Mikonos (humour gras de fabricant de voitures)
Tout a commencé un mercredi soir avec mon téléphone qui se met à vibrer. C'est messenger, une discussion de groupe entre planchistes quarentenaires pour les plus fringuants. Ca va naviguer ce WE et chacun y va de sa proposition. Moi, normalement, je peux pas trop nav' car j'ai ma "résidence principale" à mettre en état avant de la mettre en location pour l'été. C'est l'une des vertus de l'engagement écologique, tu partages ce que tu n'utilises pas et tu reçois une compensation financière. (que tu évites de dépenser en prenant l'avion ou en t'offrant une soupe d'aileron de requin)é¦
M'enfin bref, les copains vont aux 4 coins de la France, un à Saint Malo, l'autre à Troyes et les 2 derniers à Wissanté¦ Belle coordination. Moi, mon truc c'est de naviguer avec les copains, peu importe le choix du spot, sauf que j'ai quand même mes petites exigences : je dois aller à Hardelot (entre le Touquet et Boulogne sur mer) pour y déposer des affaires en prévision des vacances. J'ai donc la remorque pleine de vélo et à peine de quoi prendre une planche dans la voiture qui me fera conduite en étant collé contre la portièreé¦ Comme toujours quand on a un objectif qui nous entraîne, je suis ultra performant pour les petites répa dans la maison, je repeins une chambre, recolle les plinthes, aspire, nettoie, tond la pelouse et joue de la perceuse avec maestria. J'ai donc le droit de partir dès le samedi soir pour me coller une nav le dimanche.
J'arrive dans la nuit entre samedi et dimanche (un peu après 1h) et déjà , je sens que la session matinale en baie de Canche va être compliquéeé¦. Le spot ouvre de 8h à 11h, faudrait pas être en retard. J'y suis au prix d'efforts et de volonté de fer à 08h30é¦. C'est nuageux et le vent n'est pas très fort mais d'une régularité métronomique 13nds rafale à 15ndsé¦ Je grée 8.4 et ma fidèle SB117 (avec laquelle je fais à peu près toutes mes sessions hors ma descente annuelle à Gruissan)
Dès la mise à l'eau, la mauvaise nuit s'efface et je m'éclate sur l'eau. Je retrouve Yann(=Legrouxfamilly) et l'on s'offre des petits match test. Il avance bien et surtout relance mieux que moi, si je jibe dan une molle à 13nds, j'ai intérêt à pomper sec pour reprendre le planning direct alors que Yann lui est déjà ré-accroché au harnais, l'avantage de peser 43kg de moins que moi (103kgé¦)
Une bande de bébé phoques, pour certains encore avec leur pelage blanc/gris s'offre un bain de soleil sous l'œil bienveillant des parents partis à la chasse au poisson. Yann arrête vers 10h30 et je continue à m'offrir de grands planning sur du tout plat coté Touquet et sur des petites vagues coté Sainte Cécile.
Lors d'un de mes bords vers Sainte Cécile, je tape quelque chose sous l'eaué¦. Arghhhhh mon aileron à 200 balles que j'ai pas encore fini de payeré¦. Dans ma chute, sans trop savoir comment, je m'éclate un orteil. à‡a fait mal comme quand tu te cognes le pied dans le pied de lit sauf que la douleur ne faiblit pas. Je ne prolonge pas plus la session replis le matos vers 11h. Pour vous éviter la même mesaventure, il faut donc éviter de naviguer dans l'axe entre la balise danger et le bloc de rocher sur la plage, c'est une digue immergéeé¦
Yann, au courant de ma mésaventure me propose de me prêter un aileron le temps que je fasse réparer le mien. Trop sympa et grosse confiance! Je viens d'éclater un aileron quand mêmeé¦
Je rentre à la maison avec la ferme intention de dormir les 2/3h qui me manquent mais Gilles (=Gealion) m'appelle pour m'annoncer qu'il est sur la route des spots et ne sais pas ou tremper l'aileron. Je regarde en direct et lui annonce que la base Tom Souville sera place to be à partir de 14h. Il me prend au mot et me dit qu'il m'y attendé¦ Je m'engageé¦ Ma sieste ne durera qu'une petite heure tant pisé¦ Le windsurf c'est comme l'alcool, quand tu veux arrêter, y a toujours un copain pour t'emmener boire avec lui.
Et hop, nous voilà reparti pour la BTS, j'y retrouve Yann, Hugues et Gilles. Le vent est bien plus light que prévu, au lieu des 20nds on est à un faiblard 12nds. Gilles grée même une 8.1m²é¦ Personne ne plane, je dégaine ma 8.4m² et ma 117 encore mouilléeé¦ Le début n'est pas glorieux et je ne dois pas faire plus d'un bord sur 5 complétement au planning, Je me fais scotcher par les molles dans lesquelles Yann passe au taqueté¦ y m'énerve celui-là é¦ Le vent prend progressivement des tours et même si les molles ne s'en vont pas totalement, on peut maintenant traverser le spot de part en part sans déplaner.
Gilles m'impressionne par ses progrès fait au jibe. Lui dont la devise est
" carpe diem
progressus obliviscentes"
Profite du jour
néglige ta progression
Est en train de faire mentir sa devise. Bon, il se paye quand même quelques remontés du vent à pied mais je dois admettre que ses jibes commencent à ressembler à quelque chose.
Hugues vole sur l'eau et nous fait un festival de jibes serrés. Il est impressionnant Hugues, y a peine 6 mois il avait la cheville explosée avec un mikado d'os et le voilà de retour encore broché et avec une dysplasie mais il explose tout sur l'eau. Impressionnant! Et il reste toujours aussi gentil et bienveillant, aidant ici ou là , dépannant celui qui n'a pas d'aileron ou celui à qui il manque une visé¦. Une perle!
Yann enchaîne sans relâche, il enfile les bords à fond et les jibes au taquet avec la détermination d'un forçat stakhanoviste. La fatigue aura raison de lui et vers 17h, il plie.
Je suis au bord de l'épuisement mais plus le temps passe et plus mon corps me fait comprendre que je n'ai plus 20ansé¦
J'arrête épuisé. Je rentre sur Hardelot et me pose quelques minutesé¦ Qui deviennent 3 heures de siesteé¦ Je prends la voiture à 23h et arrive à Paris à 2hé¦. Voilà comment avoir le dos en vrac et des petits yeux le lundi matin au bureaué¦. A vous les studiosé¦
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