Finian est-il bandant ?
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Finian est-il bandant ?Citius, Altius, Fortius? mais jusqu'où ?Samedi 13 novembre 2004, Finian Maynard bat le record du monde de vitesse à la voile sur l'eau avec un temps de 46.82 nds (86, 71 km/h). Je ne trouve pas ça extraordinaire-ment intéressant et le nombre de réactions positives (voir dithyrambiques) que cela semble provoquer dans les communauté de e-windsurfers m'apparaît du coup assez étrange?
Tout d'abord les chiffres : 46, 82 noeuds soit une amélioration de 0, 42 noeuds par rapport à sa grosse perf de mars 04, et, surtout, 0,30 noeuds, soit 0,55 km/h de plus par rapport à Yellow Pages Endeavour en 1993 (46,52 noeuds). 11 années pour améliorer d'un demi kM/H donc?Bon, c'est sans aucun doute un écart important à ce à niveau ?, mais franchement qui serait capable de voir une différence visuellement? cela reste donc une affaire de chiffre. Et nettement moins objectivement intéressant donc qu'un 100m. athlé. (enjeu de la lutte avec d'autres).
Ensuite le rapport à la planche : pour moi, cela n'a (presque) rien à voir avec le sport que je pratique.
Primo, le à spot à : de quoi rêver : un canal complètement artificiel, creusé à la pelleteuse et à coup d'euros, bref le sommet de la politique de notre sport. Un record de traversée de Gibraltar (Bjorn), par exemple, c'est tout autre chose, une autre dimension, un symbole beaucoup plus fort?
Deusio, les protagonistes : jusqu'à preuve du contraire, vous l'aviez sans doute remarqué, c'est généralement le plus gros qui gagne (et d'un point de vue mécanique, ça semble évident). Au fait ce serait juste qu'il y ait des catégories de poids, non ?
J'avoue avoir du mal à m'identifier à un mec de 120 Kg qui se leste (éthique sportive douteuse pour moi), même si sa combinaison spéciale à amélioration de la glisse de son corps de beau bébé dans l'air ?, peut un peu plus le faire ressembler à la petite sirène ou à la à denrée à de la soupe aux choux, et rendre cet over-quintal argentée plus sympathique? :D un peu de douceur dans un monde de brute, quoi.
Quand en plus, on apprend que la remontée du canal se fait en tracteur, là, on touche aux antipodes de l'extraordinaire impression de liberté que procure notre activité en mer, ce sentiment de ne plus avoir de frontières, de pouvoir aller où l'on veut?
Tertio, le matos : no comment, un amblyope ferait la part des choses. J'entends déjà les remarques du style : à l'innovation technique nécessaire à de tel exploit fait de ces chasses au record une véritable antichambre des progrès pour notre matériel à nous autres pauv' terriens ! ?. Pffff?Ma board de vague est très bien comme elle est du moment qu'elle ne casse pas. Quant aux doubles profils sur les voiles? et puis je vais bien assez vite pour faire ce dont j'ai envie !
Quatro : la vitesse pour la vitesse à Le challenge me paraît assez à plat à car il ne correspond en rien aux conditions rencontr?es généralement. Qui n'a pas aimé partir sur une mer plate (vent offshore ou autre) et abattre pour faire monter la sensation de vitesse et de glisse. Mais qui n'a pas trouvé que le rapport plaisir de glisser / souffrance endurée commençait à diminuer quand il se retrouvait surtoilé à essayer tant bien que mal de contrôler.
Il faut rappeler par ailleurs les propos de certains coureurs de vitesse comme Sylvain Maurin (ancien Wind N? ???) qui a vu sa pratique sportive (et une partie de sa vie) largement gâchée à cause de l'utilisation de lest, et de la compet? en vitesse (engendrant de gros pb intervertébraux).
Alors pour toutes ces raisons, non, la vitesse, tant qu'elle sera sur canal, avec un matériel trop différent du notre et des méthodes vraiment pas à fun à (gilet de lest), ne m'attirera pas plus que cela.
Ambassadeur de notre pratique à Oui c'est sûr que le néophyte sera impressionné par le spectacle de cet à Hercule à + de 80 km/h dans une tempête dantesque? impressionné pendant peut-être 10 secondes. Est ce que cela lui aura donné envie d'en faire lui-même. J'en doute?Quand on verra du freeride dans des cadres magiques (comme une bonne partie des côtes françaises peuvent en offrir), des vagues, si possible en dehors de la compet-figures imposées-chronometrèes à la télé, on y gagnera.
A crier à toujours plus ! à encore et encore, on finira par un inéluctable sentiment de frustration. On entend une petite voix qui dit à jusqu'où à ?. En plus nous savons déjà que notre sport est le roi de la vitesse sur engin à démocratique ?, propulsé par une énergie magique sur l'eau et ça c'est merveilleux?
Et de grâce, restons humbles face à là à événement ?? Le véritable défi, c'est la vitesse en grande mer. Nous sommes engin de loisir, de plage à ? l'autonomie quasi nulle (- de 24 heures en tout cas). Alors la à suprématie ?, le monopole de la vitesse pure retrouvé?
A ce propos vous pouvez aussi aller voir ça sur DW :
[url]http://www.directwind.com/forum/viewtopic.php?t=13732[/url]
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