Re: CHALLENGE GPS 2015
#333
Défi Wind 2015
D'après les psychologues qui interviennent auprès des victimes de catastrophe en tout genre, il est nécessaire de verbaliser pour ne pas garder en soi toute la violence reçue. C'est donc un peu ma thérapie que je vais faire à travers ce compte rendu d'un défi Fou.
Pourtant tout avait commencé de la manière la plus calme et normal qui soit le mardi soir vers Saclay en retrouvant Xavier et Rémi pour un covoiturage grand luxe jusqu'à Gruissan, arrivée dans la nuit après 7h de discussions aussi passionnées qu'ininterrompues.
Quand nous émergeons tard dans la matinée du mercredi, Gruissan comme endormi dans la ouate est sous une grisaille qu'aucun vent ne vient balayer. Nous nous s'occupons à de viles taches logistiques, chercher son dossard, étendre les bâches de gréage, transvasement en tout genre entre les remorques, les voitures, le chalet et l'hôtel dans lequel je résiderais avec Amaury. Nos multiples aller-retour sont l'occasion de retrouver les copains venus à cette grande fête du windsurf, au total sur place nous sommes plus de 20 kiffeurs dont 14 participent au Défi . Le midi, déjeuner au chalet de Rémi et Xavier. Rémi attaque avec des pattes al'arabiata justes parfaites puis repos sur la terrage sous un timide soleil qui perce la grisaille, je le sens bien ce WE ! Soirée festive au chalet avec apero dinatoire comme dirait Rémi et une quinzaine de copains qui passent et les les bières trépassent.
1er jour de Course :
A l'aube, toujours pas de tram', toujours un ciel bouché mais l'optimisme des prév est contagieux et nous allons le cœur léger préparer notre matériel, ajuster les ailerons et gréer les voiles. Premier briefing à 13h00, 1200 défieurs dans la place, c'est énorme et encore plus énorme une tram' folle déboule durant le meeting. Bru décide d'attendre que la tram s'établisse avant de lancer la manche et nous donne un nouveau rendez vous à 15h00. Excitation et tension au comble. La tram est si forte que l'on change nos flotteurs et nos voiles avant même qu'ils n'aient vu l'eau. Je grée 5.7m² et 5.2m² (voile gentiment prêtée par 3Pat). La tram' continue à prendre des tours et l'on est maintenant autour des 40nds. Quelle entrée en matière. Au briefing de 15h00, Bru décide de lancer la course sur un format long (40km) alors qu'il a 1200 défieurs et une tram qui n'en finit plus de monter. 20 minutes avant le départ, je fais un tour en 5.7m², c'est intenable. Je vais donc partir avec la 5.2 que je découvrirais, jamais très rassurant. Le bateau est coté vielle nouvelle, la ou le vent est le mieux établi, cela me permet de partir avec le gun de speed. Je décide de partir de la plage pour ce premier départ. La tram est très ouest, il sera donc pas facile de caper sur le bord aller pour retrouver la plage. Pas de bol, ca veut aussi dire que pour atteindre la ligne de départ il va falloir faire du vent AR, ce qui n'est pas évident en soit mais avec un gun de speed dans des claques à 40nds et un plan dl'eau bouillonnement de 1200 défieurs c'est mission impossibleé¦ Il faut croire qu'un dieu veille sur moi car j'arrive à prendre le départ sans encombre pas au top mais sans baigner. Le vent est extrêmement fort, certainement plus de 45nds par moment, je n'arrive pas à border en 5.2m², je me donne comme objectif de rejoindre la plage le plus rapidement possible pour ne pas me carboniser dans le chantier avec ce vent dantesque. Pas de bol, le wish descend inexorablement sur le mat dont le diamètre est trop fin pour la poignée avant de mon wish. C'est à hurler. Je navigue un moment avec le wish au plus bas de fenêtre mais avec mes bouts très longs et mon harnais ceinture ca m'oblige à tout prendre dans les brasé¦ Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps. Dès que je touche la plage je m'arrête pour re-régler tout ça. Pas de bol, je suis en fermeture maxi de la poignée, je ne peux donc rien y faireé¦ Commence alors un long chemin de croix ponctué par de nombreux arrêts plus ou moins volontairesé¦ 11 au total. Mon objectif à Finir, j'abandonne toute véhélité d'être correctement classé, je ne navigue pas, je survie. Les jibes ne sont même pas tenté, c'est l'occasion de se mettre à l'eau pour reposer les bras. Je franchis la ligne après 1h20 de combat (temps du parcours habituel : 40 miné¦)
Je suis exténué, je n'ai même pas le courage de retourner à l'eau après cette session apocalyptique. Je dégrée et retrouve les copains sur le parking, quasi tous ont abandonnés sauf Amaury et Marine ! Sur le parking le moral n'est pas au beaufixel parait que Marine a bien réussit cette manche, je suis admiratif.
Au final : 293è sur 377 .
2ème jour de course :
Les prévisions annoncent un vent encore plus fort que la veille, ca tombe mal, je n'ai rien de plus petit que 5.2m² qui était déjà trop grande d'un bon m² hieré¦
Au réveil, la tram est bien là : 40nds planté et des bouffes à +50nds. Bru demande du temps avant de lancer et reporte le skipper meeting. On grée ce que l'on a de plus petit et c'est déjà beaucoup trop grosé¦ Sur le parking l'ambiance est morose, entre les abandons de la veille et les conditions du jour, dur de trouver du réconfort. Bru lance en début d'après midi, beaucoup ne se mettront même pas à l'eau. Le parcours est cet fois ci une variante courte avec 3 jibes mais des bords de 5km seulement. Je prends le départ depuis la plage des chalets mais craignant la dévente, je prends mon HTS59 et non plus mon gun de speed. Cette fois ci le vent est nord, aucun soucis pour rejoindre la plage au bord aller par contre très très dur d'aller chercher la bouée vers Gruissan. Je me ferais pour la première fois au défi un contrebord pour aller chercher la bouée et je vois un max de gars qui trichent et ne cherche pas la bouée et préfèrent jiber le bateau. Certainement des gens distraits lors du briefing.
161 sur +500 défieurs.
Le soir excellente nav avec les copains sur un plan dl'eau enfin devenu propre, Rémi nous colle la misère Xav et moi à jeu égal.
3ème jour de course :
Journée qui ressemble beaucoup à la précédente, vent encore plus fort. Mauvais départ et trop juste physiquement, je me prends 2 énormes boites et perd un max de place. Un souvenir fort sur mon bord entre l'ayrolle et la digue nord, je croise Albeau avec Mortefon a ses trousses, Albeau n'est pas calé et Mortefon a la voile ouverte, merde alors, ils sont humainsé¦
268è
Quand Bru annonce une 2ème course alors que les 50nds sont plantés, je commence à douter. Je me prépare et j'émarge mais au fond de moi, je sens l'appréhension. Heureusement il annuleé¦ Je rentre à l'hotel et dors 2h d'affiléé¦
4ème jour :
C'est censé être moins fort alors on profite de n'avoir que 30/35nds pour essayer de naviguer correctement. Belle course sauf au départ ou je n'arrive pas à prendre le planning au moment ou le bateau passeé¦ A hurler de rage. Obliger d'attendre 5 min que les 1200 derrières moi passent pour avoir une chance de décoller. Je vais toute la manche au taquet et réussi à rebouffer les 3 km de retard que j'avais accumulé sur Rémi pour le passer sur le dernier bord. Un défi dans le défi ;)
Le soir, énorme nav entre copains. Très très grosses sensations mais hélas il faut partir, pas le temps de boucler une Vheure correcte.
Antoine
le temps du défi, c'est à Gruissan que bat le cœurs du KIFF.
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