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Re: Allons nous sauver la planète ?

Objet : Re: Allons nous sauver la planète ?
par Walou sur 08-01-2010 13:23:49

Citation :

Rob a écrit:
Citation :

verhaeghe a écrit:
En général, quand on nous parle du réchauffement climatique, on parle que de catastrophes majeures, de migrations climatiques, de secheresses et de famines, alors que ce n'est qu'une partie du tableau.

On peut raisonnablement imaginer un impact positif sur l'agriculture de pays nordique. On peut aussi imaginer que l'on aura moins de dépense energétique pour chauffer les habitations l'hiver et ainsi que d'autres impacts positifs.

Je ne comprends pas trop pourquoi Rob, tu ramènes celà  à  du PIB vs du bonheur.
Simplement parce que quand on parle d'impacts positifs ou négatifs, il faut se poser la question de l'instrument de mesure et du critère.

Remettre en cause la notion de PIB c'est ce poser la question de ce qu'est le progrès et de comment arriver au progrès et donc du modèle économique idéal. Cela permet également de se poser la question de ce qui différencie le besoin de l'envie.

Prenons l'exemple des voitures. D'un point de vue purement technologique et économique, tout le monde conviendra qu'une Citroà«n C4 bourrée d'électronique représente un progrès par rapport à  une Logan. Nul doute aussi qu'une C4 crée plus de PIB qu'une Logan. Maintenant, qu'est-ce qui fait le succès de la Logan? Sans doute un peu le fait que les acheteurs de Logan ont fait la différence entre l'envie et le besoin (bien malgré eux, puisqu'ils n'ont pas les moyens de leurs envie dans bien des cas)
Cette semaine est sortie une étude sur le fiabilité des marques de voitures. C'est Logan qui est gagnate et Citroà«n qui est perdante. Maintenant, à  la vue de ses éléments, peut-on dire que les possesseurs de C4 sont plus "heureux" que les possesseurs de Logan. Si on regarde uniquement la valeur (PIB), la réponse est oui. Si on regarde avec un autre critère la réponse est surement non. D'ou le besoin de remettre en cause la notion de valeur (mesurée de manière internationale par le PIB)

Autre exemple: Les cadeaux de Noà«l pour les enfants. Combien de cadeaux de Noà«l reçoit un enfant occidental en moyenne. 5, 10, plus? (je n'ai pas la réponse à  cette question). Si l'on considère uniquement le nombre comme critère alors c'est sûr qu'en enfant qui reçoit 10 cadeaux est plus "heureux" qu'un enfant qui en reçoit 1 et il est sur qu'en enfant a envie de recevoir 10 cadeaux (et donc de posséder 10 objets). En a-t'il besoin pour être heureux? clairement non.
Ainsi, si le nombre n'est pas un bon critère, il faut en changer.

Elargissons maintenant la reflexion. Qu'est-ce qui est le plus important dans la vie? Que les enfants occidentaux aient 10 cadeaux made in China, ou 1 seul fabriqué par leurs parents.
Si la réponse à  la question est la première suggestion, on ne change rien, on continue à  produire et transporter toujours plus de volume, c'est à  dire consommer toujours plus de ressources.
Si la réponse à  la question est la deuxième suggestion, on aborde la question de la re-localisation et donc de la diminution des volumes produits et échangés, pour une même valeur, c'est à  dire aussi la réduction des volumes de ressources consommés (à  valeur égale, je le répête).

Pour en revenir au PIB et pour conclure, celui-ci est le critère international de mesure de la valeur et de la croissance ce qui revient à  dire qu'il n'y a pas d'autre valeur que financière, ce qui est faux. Il est y a sans doute beaucoup plus de valeur à  vivre dans un environnement sain, protégé et harmonieux que d'avoir toujours plus de possession dans un environnement pollué et stressant

Je pourrai développer encore, mais là  je n'ai pas le temps, j'espère avoir été clair dans ma réflexion.


+1000 mon Rob, c'est d'ailleurs bien ce qu'avait dit l'inventeur du PIB (Simon Kuznets) dés 1934... je cite «La mesure du revenu national peut difficilement servir à  évaluer le bien-être d'une nation »... Et ce n'est que depuis 1970 que des personnes le remettent réellement en cause, soutenus aujourd'hui essentiellement par les plus grandes instances Internationales: dont le Parlement européen, le Conseil de l'Europe, l'OCDE et la Banque mondiale, qui tentent de diffuser de nouveaux indicateurs, orientés notamment vers trois directions : un PIB corrigé (prenant en compte le co»t pour l'environnement, le revenu médian, les activités non marchandes, etc.), un ensemble d'indicateurs reflétant la qualité de vie (espérance de vie, libertés publiques, instruction, répartition des richesses, etc.) et un autre tenant compte du développement durable (la concentration de CO2 par exemple). Car comme l'avait dit en 34 Simon Kuznets "il serait dangereux de ne tenir compte que du seul PIB, et d'en faire une utilisation abusive" (étrange on a fait que ça depuis...) "(...) son gros défaut est de ne pas faire de différence entre une nuisance et une richesse" dixit son inventeur... donc à  méditer pour les sceptiques...