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Test Stealth 2009 6.4

Objet : Test Stealth 2009 6.4
par Anonyme sur 23-11-2009 13:05:21

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Avec un peu de retard à  l'allumage, je vous propose mon point de vue de « coureur du dimanche » sur une voile qui m'a fortement impressionnée.

Conditions de tests : c'est à  la fois idéal et pas très académique, puisque la voile a été testée au Grand Prix de l'Almanarre 2009 grâce à  la générosité d'un ami. La voile a courue 4 manches sur 5. Donc conditions de courses concrètes ! Mais réglages pas complètement affinés.

- Mat Naish firestick 430 100% - Wish carbon HPL
- Planche : IS 87 2007
- Aileron : Gasoil SLR 32

Réglages : écoute (oeillet central) et guindant à  la côte. Poignée de wish au milieu. Le profil a été vérifié par Gérald Pelleau himself.

La phase de gréage : Ultra simple, pas de mauvaise surprise. On enfile le mat rdm au dessus des cambers. On étarque au guindant suffisamment pour fixer le wish et et on applique une légère tension au wish. On relâche de 15 cm au guindant par rapport à  la cote pour passer les cambers. Ca passe nickel même si le dernier camber du haut ne tient pas (c'est pas grave il se met tout seul en place une fois que l'on a terminé d'étarquer au guindant). Les tensions sont faciles à  obtenir. La voile ne semble pas dégueuler comme une North et une Pryde, c'est normal le tissu est radicalement différent et ne réagit pas de la même manière

Le plan dl'eau : pour ceux qui y étaient ou qui ont lu les reports, du vent qui oscillait sur certaines manches entre + de 30 nœuds et 14 nœuds. Des bords de près de 20 minutes pour rejoindre la ligne de départ et un grand slalom downwind de 10-15 min pour la course en elle même. Une mer formée pour le sud, surtout sur la ligne de départ.

La prise en main pour cette voile est immédiate. Venant des NorthSails Warps 2007 et 2008, les stealths pourraient sembler sur le papier radicalement différentes et donc nécessiter une adaptation importante. Ce n'est pas le cas pour la prise en main, au contraire. on prend ses marques immédiatement, pas de mauvaises surprises. Je me sens aussi tout de suite mieux sur mon flotteur, les pieds sont parfaitement calés dans les straps. Avec les Warps j'avais besoin d'être très précis sur la hauteur de wish et le réglage de la plaquette.
Tout d'abord, j'avais peur d'avoir une voile qui ne pousse pas assez et qui manque de puissance. En fait, c'est très équilibré et on garde de la main arrière pour aller chercher dans les molles le petit plus.

Il faut avouer tout de suite le gros plus de cette voile : La légèreté. Dès que l'on déroule la voile, c'est flagrant. Ca semble à  la fois costaud et ultra light sur les ¾ de la surface de la voile (le fameux X-166). Le mat rdm accentue encore cette impression. Sur l'eau, c'est magique et on se demande pourquoi tous les profils slalom ne sont pas comme ça ! Du coup ca devient ultra maniable, surtout que les cams passent sans même y penser. Un seul bémol peut-être au niveau construction, le fourreau de mat est aussi très léger (c'est peut-être le revers de la médaille de cette légèreté : il faudra en prendre soin, notamment lors de l'enfilage du mat).

Ensuite, ce fameux tissu tramé et lèger (X-166) apporte énormément de souplesse et de moelleux à  la voile. Pour un petit gabarit comme le mien (même si je suis entrainé et sportif), c'est le 2ème plus. On ne peut pas vraiment dire que la voile respire mieux qu'une autre, c'est encore une sensation différente. On dirait que le profil se déforme dans sa globalité sans que les caractéristiques fondamentales de la voile ne soient modifiées. La voile semble s'adapter à  son environnement et aux conditions de vent. C'est vrai que dans les molles à  12-14 nœuds à  la 1ère bouées (2 premières manches), on ne peut pas demander l'impossible non plus : il fallait au moins 7.0 m et plus de volume.

3ème « effet stealth » : cette légèreté du gréement a libéré aussi mon Isonic. Ces planches sont réputées basses sur l'eau (et donc rassurantes) et les warps 2008 ont tendances à  écraser le nez du flotteur. Du coup avec la stealth, j'ai un flotteur qui garde les caractéristiques des Isonics (gros appuis) tout en l'allégeant pour davantage survoler le clapot et lui donner davantage de nerf.

Question Jibe : RAS, je ne suis pas très sensible à  cet aspect de la navigation, et je suis rarement gêné. Je note peut-être une tolérance plus important par rapport à  la Warp qui demande à  être précise dans le timing pour éviter de se retrouver « à  contre ». Là , c'est relâche, on a presque envie de lâcher des duck. Par contre, ça pousse moins juste à  la sortie. Ca se fait peut-être plus en douceur ! Il faudrait vérifier ça au GPS avec GPSAR.
Pour être plus concret, je tourne les 2 premières manches autour de la 60ème place, la faute à  un flotteur surtout trop petit. Les pertes de planning et le long scotchage après la 1ère bouée auront été fatals.
La 4ème manche se courre dans des conditions idéales pour mon matos et je dois faire une 42ème place (avec 2 gamelles stupides au jibe). Compte tenu de mon niveau et du niveau des inscrits, je ne peux pas prétendre beaucoup mieux. Sur cette manche, la voile est tout simplement parfaite, elle permet d'accélérer vite et de ne se concentrer que sur l'assiette du flotteur. On borde, la voile se pose naturellement sur le pont. Je pense quand même qu'il aurait fallu davantage reculer les bouts pour améliorer mon placement.

Question vitesse de pointe : c'est mon gros point faible. Je suis généralement avec mes Warps et Blade 2 noeuds en dessous de mes pôtes de navigation (notamment Antoine Verhaeghe pour ne pas le citer !). Je n'ai pas mis de GPS sur le Grand prix, donc on est que sur des sensations. La vitesse procurée par la voile ne m'a pas plus impressionné que ça. Par contre, j'ai une position plus stable, je suis mieux calé. Est-ce que cela va me permettre de dépasser mes modestes 35 noeuds? A vérifier cet hiver avec les belles dépressions en Manche 8)

En conclusion, c'est pour moi une voile de slalom très adaptée pour quelqu'un qui souhaite faire quelques courses et se tirer la bourre entre potes. On garde un fourreau large, un gros creux, une chute molle tout en ayant de la légèreté et de la souplesse. Ca n'a par exemple rien à  voir avec une ram F8 ou F9. C'est une pure voile de course avec une grosse plage d'utilisation et un niveau de performance très élevé dans son programme de vent. J'ai hâte d'essayer les autres tailles !!! Surtout la 8.8 qui par ses côtes semble être le chainon manquant entre la 8.0 et 9.0 pour mon gabarit.

Pour finir, une petite photo sur la la ligne de départ. Vous noterez que de vrais coureurs sont aussi équipés de cette petite bombe (certains feront même des 1ères places).

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