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Re: L'Almanarre pour la dernière LD de l'année

Objet : Re: L'Almanarre pour la dernière LD de l'année
par Anonyme sur 04-11-2009 00:30:22

Bonjour les amis,

Me voici revenu dans le monde réel avec des souvenirs plein la tête.
Tout d'abord le compte rendu de cette folle journée ou le soleil et le vent se sont décidés à  nous gratifier de leurs plus beaux atouts. Dès 8h30, on sent tous que ça va être grand. Il y a de l'agitation et du stress sur le Paddock. Je décide de gréer 6.4 et 5.6. Pour être serein tout de suite !
Le vent est fort à  la bouée de départ mais encore très irrégulier à  l'arrivée et à  la 1ère bouée (des molles à  9-12 nœuds). La première manche est mouillée. L'aperçu est baissé, on a 20 minutes pour rejoindre le départ au bout de la presqu'ile de Giens. Comme hier, c'est sportif. La mer est très grosse et le bord de près se fait face au vent. La stealth est réglé au top pour ce vent de 25-30 noeuds. Je prends un super départ (dans les 15) et je me fais moins largué que d'habitude : J'ai débranché déjà  une partie de mon cerveau. Le 1er bord est très abattu (certains diront trop). J'arrive full speed à  la première bouée en prenant bien large et je jibe au top mais ça ne me permet pas de relancer au mieux et je perds le planning dans une très grosse molle. Un gros « tas » de riders barbotent joyeusement. Je suis complètement coincé : les wagons défilent et je peine à  repartir. 2ème bouée, la houle est très grosse et le jibe au surf est mal anticipé. Je me gauffre de nouveau. Je repars mais une nouvelle grosse molle à  200 m de l'arrivée scotch tous ceux qui ont moins de 100L. La moins bonne de mes manches (75).
La 2ème manche est envoyée plus vite (il n'y a pas d'emargement). On a quand même eu le temps de discuter et de préparer la suite. Le parcours est déplacé pour essayer d'échapper aux molles du bord. Je pars à  l'arrache. Le bord est complètement déventé et je suis obligé de nager au large pour trouver un peu d'air (l'IS 87 supporte mal de relever la voile au tire vieille). Je pars à  la bourre mais je fais le bon choix de faire un près très serré qui me permet de rejoindre la ligne en un seul bord juste à  temps pour le départ. Je fais un super départ (voir photo ci-dessous. Voile n° 420 à  côté de Pelleau). Je sens que c'est la bonne : le vent est bien établi autour des 30 nœuds. Les 7.0 souffrent fort. Il va y avoir de la casse (je ne compte plus les RS racing version gruyère à  l'arrivée !) Je sers de près Marion Raisi et je suis devant Pelleau au départ. J'envois le bois. Le parcours est superbement mouillé et la mer déchainée. Il y a des toboggans énormes sur la 1ère abattée et je gère au mieux en évitant 2/3 fois la grosse punition. J'attaque fort le jibe mais je rippe au final. Petite gamelle sans trop de conséquence, en moins de 5 seconde je suis sur la planche ; On repart à  l'assaut de la 2ème bouée et là  c'est l'hécatombe, je vois 5/6 gus se prendre des vautres monumentales au niveau du passe pied (spot de vagues de l'Almanarre). Je gère, je m'accroche, le bras avant tétanisé pour contrôler le flotteur. Le pied enfoncé à  mort dans le straps arrière. Le SLR 32 placé sous mon pied est très sainé¦ Ca va le faire. A la 2ème bouée, beaucoup de monde barbote encore joyeusement. Mon jibe version slalom est plus ou moins efficace et je dois me coucher pour éviter de percuter quelqu'un. Ce n'est pas grave, ça repart illico. J'ai plus de jambe arrière, mes bras se sont allongés de 10 cm mais j'arrive à  franchir la ligne à  quelques encablures porte du 1er groupe. Je suis heureux mais rincé. Je sens que c'est largement ma meilleur manche. (Je fini 42)
On a une heure de battement pour se restaurer. On déjeune avec Gérald Pelleau et Alain Montauzou (le sponsor Autovital d'Albeau) et un de ses amis. On refait la course. On a tous des petites lumières plein les yeux en ayant l'impression d'avoir fait une manche d'Anthologieé¦ Ce sont les meilleurs raviolis mangées depuis des années !!!
Mais il faut revenir à  la réalité et le vent à  encore pris des tours. On approche les 40 nœuds au départ. Entre ceux qui ont explosés leur matos et ceux qui se demandent si c'est bien raisonnable. Il y a un tri sélectif au départ. J'ai passé Loft 5.6 avec devil 29. Un combo que je connais bien. Dès les 1ers bords, je sens que cela ne va pas le faire : la voile guidonne et remonte au près. J'essaye de modifier mes bouts de harnaisé¦ Rien n'y fait. Il doit y avoir un mauvais réglage à  l'écoute. Tant pis il faudra faire avec. J'arrive au départ dans des conditions dantesques. On croise des regards hagards. Beaucoup ont l'air de se demander ce qu'ils foutent en matos de slalom sur le « secret spot » de vagues de Giens qui fonctionne à  plein tube. Le départ est lancé. Je suis encore bien placé (au moins ce problème semble réglé !). J'ai beaucoup de mal à  abattre sur le 1er bord. Et je dois le reconnaitre, je joue la prudence. Je suis à  la 1ère bouée avec les 30 meilleurs (beaucoup ont du mettre le frein). Beau jibe et ça repart pour un bord très très abattu (beaucoup trop pour moi). C'est très inconfortable mais je décide mettre mon cerveau en mode (ca va passer oué¦). Finalement ça casse. Je me prends une énorme vautre à  la suite d'un spin out où j'accroche le rail externe. Je suis projeté à  grosse vitesse sur le wish pile sur le sternum. Le gilet ma protégé mais je mets 5 minutes à  récupérer. J'ai limite la nausée et la tête qui tourne. Pour couronner le tout, j'ai la têtière qui joue au sous-marin. Je repars en pensant rentrer directement la case « beach ». Je serre les dents mais le bonhomme et cuit et j'enchaine 2 gamelles avant de passer la 2ème bouée complètement épuisé. Il reste encore 4 bornes pour rejoindre l'arrivée. Complètement à  la masse, seul, je ne sais même pas s'il faut abattre ou faire un travers. Mauvais choix, j'abats trop et je passe sous la ligne. La plage est à  100m. Je n'ai qu'une envie rentrer. Le cerveau momentanément branché sur « on ». Je me dis que cette manche a fait du dégât et que je peux peut-être malgré les grosses galères faire mieux que 75. Je fais un contre bord et je vois débouler une dizaine de survivants devant moi. Je vire et passe derrière eux la ligne d'arrivée avec le sentiment d'avoir été au bout de ma motivation. J'aurais bouclé toutes les manches
Il est temps de remballer, de se dire au revoiré¦ A l'année prochaine. Il a fallu attendre les derniers jours mais l'Almanarre à  donné le meilleur de lui-même. On y était et c'était bien là  le plus important. Du 1er au dernier de cette manche chacun sait qu'il a accompli un truc (d'hommes ou d'ado attardé mais un truc qui restera au fond de lui, un truc dont on peut être fier)
Encore merci à  tous pour votre soutien et j'espère à  bientôt pour des belles navigations entre potes.
Spécial dédicace à  Antoine (Verhaeghe) pour ses conseils et ses encouragements quotidiens. Une pensée émue à  mon pote Laurent(R78) qui m'a prêté du matos « top moumoute » et qui était là  aussi pour me soutenir et vivre cette course à  mes côtés.
Il n'a manqué qu'une choseé¦ Les potes du kiff pour partager ces grands moments sur place.


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