Objet : Re: CR: Trip à Oman, juillet 2008 par NILUjE sur 05-08-2008 20:06:24
Le voilà le vrai CR : (et j'espère que vous n'en attendiez pas trop )
Citation :Oganisation : Greg et moi sommes partis le 30 juin Vincent (VJM) et Nicolas (nowind2) nous ont rejoins le 6 juillet Nicolas est reparti le 26 juillet Greg, Vincent et moi sommes repartis le 30 juillet
Premier obstacle: l'aéroport Nous avions tous pris nos billet par Emirates, compagnie réputée pour fermer les yeux sur les gros boardbags... du moins jusqu'à cette année ! Grég et moi faisions les cobayes. Nous avions pris chacun 3 voiles : 4.2/4.2/5.0 pour Greg et 4.2/5.0/5.4 pour moi, 3 mats, 1 wish et 1 board. Un peu de rechange, mais sans excès non plus. 1 sailbag contenant voile, wish, mat, accastillage et diverses choses pas lourdes (pharmacie, etc...) 1 boardbag contenant uniquement la planche et du papier bulle. 1 bagage à main (9kg pour moi, 7 pour Greg) contenant 1 teeshirt, 1 short et 3/4 petites choses.
Premier obstacle, comme je disais : l'hôtesse nous demande 500€ d'excédent, avec un grand sourire (55€/kg supplémentaire..jamais vu ça!)... on avait l'impression qu'elle ne se rendait pas compte de la somme qu'elle demandait pour un bagage !!! Le prix du billet ! (Nous avions payé notre billet 495€, acheté en février). Après négociation, elle nous accorde 5kg, nous disant qu'elle ne peut pas faire mieux. Elle nous oriente vers une compagnie de fret.. que nous allons voir au cas ou. 80€/personne... ça parait être une solution de secours, mais avec quelques jours de delai, c'est toute notre première partie de trip qui tombe à l'eau ! (du 1er au 6). On retourne au guichet, ou nos boardbags trainaient... ce qui apparemment a interloquée une responsable, qui nous accordera 5kg supplémentaires. En retirant 5kg de matos devant elle, elle nous laissera passer tout les deux ! Ouf, le trip a faillit se terminer à paris ! Nous avons donc retirer une 4.2, un 4.00 et quelques housses pour greg, et 5.4+3.70+housses pour moi. Les problèmes n'arrivant jamais seuls, l'avion est en retard de 3h.. on est bon pour attendre, et louper notre correspondance à Dubai. Heureusement, après 1h30 de formalité, on prend le 1er vol pour Mascate. On arrivera donc le 1er juillet au alentour de 12h. Le 4x4 nous attend, on est parti ! Cette fois on est en vacance.
Première partie : du 1er au 06 juillet A peine sortie de l'avion, la chaleur nous assomme: 40° (si ce n'est plus) et pas d'air. Vu l'heure d'arrivée et le temps de trajet pour aller à Asylah, on avait prévu de visiter un peu Mascate, mais la chaleur ambiante nous dissuade, et nous traçons vers Asylah dès l'après-midi après quelques courses. La nuit tombe vite à Oman, il fait nuit noire à 7h. On s'arrêtera donc à 50km de l'arrivée. Pour camper, facile, avec le 4x4 on peut rayonner à 360° ! La route est bordée d'un désert de cailloux, praticable en 4x4. On s'éloigne donc perpendiculairement à la route sur 200m et on plante la tente. Première impression sur le pays: c'est un pays riche, et en construction : toutes les habitations semblent quasi neuves, même dans les petits villages, et tout le monde roule en gros 4x4 ou pickup (à l'exception des pécheurs qui ont des pick up un peu plus roots). Le pays est très désertique, et assez inhospitalier.
Premier campement
Fallait bien la faire!!
Le lendemain, l'arrivée sur la mer est assez surprenante : alors qu'on traverse un désert de cailloux avec comme arrière plan permanent des montagnes qui se perdent dans la brume de chaleur, on passe dans un village, et au bout: la mer, les lignes de houle, et quelques moutons qui annoncent du vent.
La vague d'Asylah
La ville
Personne sur le spot, aucun touristes en vue. Nous demandons des renseignements aux quelques omanais que l'on croise. Tous ne parle pas anglais, et peu semblent avoir déjà vu des planchistes. Le spot semble bien chargé en cailloux, on décide donc d'attendre la marée basse pour voir ce qui se découvre. On finit par définir une zone d'accès, et on se lance: ça passe sans soucis, et on rejoint le peak à l'aise. On a beau rêver de découvrir des spots, d'être les premiers à surfer une vague.. on ne fait quand même pas les malins tout seuls dans des eaux inconnues ! Passé l'appréhension, on se lâche, le spot est magique: 1m20 régulier qui casse toujours au même endroit (vague de roche), et déroule proprement en une droite parfaite sur... 100,200m ?? On enquille facile 5 à 6 rollers sur chaque vague. Le vent est side off et bon pour 5.0m². Gros soleil et eau chaude (aux alentours de 26°). Nous sommes en short lycra, et l'aisance se ressent sur l'eau: on se lâche plus, on n'hésite pas à tenter n'importe quoi. On se surprend même a réussir des rollers correct, alors que le surf bâbord n'est franchement pas notre tasse de thé ! On se gave pendant 2 jours dans ces conditions, puis le soir du 2eme jour, on décide d'aller voir 70km plus haut, à Ras-Al-Hadd, la pointe des tortues (un peu de tourisme ca ne fait pas de mal... et puis dès fois que l'on trouve un spot ..). On y posera le camp une nuit, et on repartira le lendemain vers 12h. On ne verra pas de tortue venir pondre, trop fatigués pour se réveiller la nuit... mais l'endroit vaut le coup d'œil, la pointe rocheuse est magnifique et l'on y verra de nombreuses tortues passer la tête hors de l'eau. Sur le chemin, quelques km au dessus d'Asylah, nous verrons une grande baie ou navigue des kites. En s'approchant de plus près, il y a bien 20/30kites à l'eau, et une grosse tente RedBull avec ambiance occidentale à fond et musique techno... au secours !!!! Réflexion faite, c'est surement là le spot indiqué sur les sites que nous avions consultés avant notre départ. Toutefois, la vague est beaucoup moins belle (vague de sable) et plus petite, et nous ne regrettons pas notre tranquillité à Asylah même. (c'est comme comparé un sidi kaouki blindé de kite à un moulay vide !) En revenant sur Asylah, le vent n'est plus de la partie. Qu'à cela ne tienne, on attend un peu, puis on décide d'aller visiter le wadi Bani Khalid, à 100km de là . Après une petite route de montagne, on arrive dans un village aux routes très escarpées et très étroites... impossible de faire demi tour, et ça grimpe, ça grimpe !!! On finira par pouvoir s'arrêter, et on continuera à pied. Des gamins nous viennent vers nous et nous propose de les suivre.. apparemment ils veulent nous montrer quelques chose. On les suit entre 2 falaises, où s'entasse un dédale de cailloux énormes dans lesquelles ils évoluent à toute vitesse, en claquette, pendant que nous luttons pour tenir le rythme !! On finit par arriver à une piscine naturelle magnifique, dans laquelle on peut sauter des rochers. D'un côté, une cascade se jette dedans. Malheureusement, je glisse sur une pierre et je tombe à l'eau avec ma caméra (oups..). Je le prend plutôt très bien, mais c'est dommage, on aura pas de film ! On profite de l'endroit avant de revenir avant la nuit. Sur la route du retour, on se grille quelques saucisses de poulet bien méritées (enfin un peu de viande autre que du thon!!).
Côté baie, le shorebreak
JB
Mise à l'eau, Greg
JB
Greg
JB
JB
Greg
Ca saute aussi! (JB)
Discution.. Ca devient vite une habitude, dès qu'on sort de l'eau, quelqu'un vient nous parler, par curiosité. Apparement il n'est pas passé beaucoup de windsurfers dans la région ! (Greg)
C'est pas mieux qu'un hotel 5 étoiles, ça ?
Greg au coin du feu
Une plage non loin de Ras-Al-Hadd
Ras-Al-Hadd
Route ensablée
Wadi Bani Khalid, arrivée au dernier village
Wadi Bani Khalid, piscine naturelle
Wadi Bani Khalid, cascade
Wadi Bani Khalid, heureux malgré ma caméra trempée!
Wadi Bani Khalid, vu du village depuis le wadi
On renaviguera une dernière fois avant de repartir vers Mascate. Ce dernier jour, un Omanais nous invite à déjeuner chez lui. Il nous emmene en pick up, encore tout trempés de la session. Sa maison est immense, comme toute les maisons de la ville, et composée de très grande pièce sans meubles (va leur expliquer que t'es ébéniste !!!). On ne voit pas les femmes, on mange avec ses frères, un bon poulet grillé, avec du riz et une sauce à base de lait. Excellent, juste ce qu'il nous fallait pour nous revigorer avant une session que l'on a (je pense que c'est pareil pour Greg) toujours en mémoire ! Naviguer en lycra, ça a du bon, le taux de réussite est en hausse, on sent déjà les progrès: le surf bâbord commence à rentrer, je réussit tout mes virements (y a pas d'clapot), je tente back et front, Greg se déchire en tentative d'aerial. On avait prévu de partir tôt pour remonter sur Mascate par la route de la cote, mais on naviguera à fond jusqu'à la nuit. Cette fois nous somme totalement dépaysés, la France est très loin.
Suite au prochain épisode ! Retour à Mascate, départ pour Masirah...
Edit : j'ai effacé les photos par erreur... du coup voici le CR tel que posté sur u-ride :
Citation :Ils avaient envie de découvrir le monde et de sortir des sentiers battus, l'appel de l'aventure les a guidé pendant près d'un mois au sultanat d'Oman, cette terre lointaine à l'est de l'Afrique. Jean-Baptiste, Grégoire, Vincent et Nicolas se sont offerts leur trip à la roots! Un récit et un voyage riche en découverte!
Situé à l'extrême Sud-Est de la péninsule arabique, le sultanat d'Oman est un pays plus connu parmi les amateurs de 4x4 que dans le monde du surf. Quelques photos trouvées sur internet, quelques infos lâchées au hasard d'une discussion: j'ai tout de suite été intrigué par ce petit bout de pays dont personne ne parle. Deux années passent, avec toujours cette destination dans le coin de ma tête. Et voilà que je tombe sur une vidéo de Franz Orly, ventant les mérites d'une île aux larges des côtes Omanaises. J'en parle aussitôt à Grégoire, qui est emballé. Par chance, il a quelques sous de côté. Quant à moi, je me sépare rapidement d'une de mes deux planches pour prendre mon billet. C'est décidé, nous irons tenter l'aventure à Oman ! Quelques mois plus tard, Vincent puis Nicolas nous rejoindrons. A peine sortie de l'avion, la chaleur nous assomme : il fait bien 40°C et il n'y a pas d'air. Nous pensions visiter Mascate pour commencer, mais nous avons déjà du mal à tenir plus de 20 minutes dehors ! Nous traçons vers le sud dès l'après-midi, après quelques courses. La nuit tombe vite à Oman, il fait nuit noire à 19h. On s'arrêtera donc à 50km de l'arrivée. Pour camper, facile, avec le 4x4 on peut rayonner à 360°. La route est bordée d'un désert de cailloux, praticable en 4x4. On s'éloigne donc perpendiculairement à la route sur 200m et on plante la tente. Première impression sur le pays: c'est un pays riche, et en construction : toutes les habitations semblent quasi neuves, même dans les petits villages, et tout le monde roule en gros 4x4 ou pickup, à l'exception des pécheurs qui ont des pick-up un peu plus roots. Le pays est très désertique, et assez inhospitalier, mais le réseau routier est en plein expansion, même dans les coins les plus reculés.
Première partie : Asilah Notre première étape : Asilah, avant dernière ville avant les dunes du Wahiba Sands, un petit désert de 180km de long qui raviera les amateurs de 4x4. La vague est connue dans le monde du surf, et nous avons bon espoir d'y trouver du vent. Dès notre arrivée, la houle et le vent sont présents. Personne sur le spot, et aucun touriste en vue. Nous demandons des renseignements aux quelques omanais que l'on croise. Tous ne parle pas anglais, et peu semblent avoir déjà vu des planchistes. Le spot est peu accueillant et des cailloux semblent émerger d'un peu partout. On décide donc d'attendre la marée basse pour voir ce qui se découvre. On a beau rêver de découvrir des spots, d'être les premiers à surfer une vague.. on ne fait quand même pas les malins tout seuls dans des eaux inconnues ! Le vent est side off et bon pour 5.0m², la vague est une longue droite qui déroule sur un plateau rocheux et nous permet 5 à 6 rollers. Passé la première appréhension, on se lâche, le fait de naviguer en short y est surement pour beaucoup ! On se gavera pendant 2 jours dans ces conditions, puis le soir du deuxième jour, on décide d'aller voir un peu plus haut, à Ras-Al-Hadd, la pointe des tortues. On y posera le camp une nuit sans toutefois voir de tortues venir pondre, trop fatigués pour se réveiller la nuit... mais l'endroit vaut le coup d'œil, la pointe rocheuse est magnifique et l'on y verra de nombreuses tortues passer la tête hors de l'eau. En revenant sur Asilah, le vent n'est plus de la partie. Qu'à cela ne tienne, on attend un peu, puis on décide d'aller visiter le wadi Bani Khalid, à 100km de là . Après une petite route de montagne, on arrive dans un village aux routes très escarpées et très étroites... impossible de faire demi tour, et ça grimpe raide ! On finira par pouvoir s'arrêter, et on continuera à pied. Des gamins nous viennent vers nous et nous propose de les suivre : apparemment ils veulent nous montrer quelques chose. On les suit entre 2 falaises, où s'entasse un dédale de cailloux énormes dans lesquelles ils évoluent à toute vitesse, en claquettes, pendant que nous luttons pour tenir le rythme ! On finit par arriver à une piscine naturelle magnifique, dans laquelle on peut sauter des rochers. D'un côté, une cascade se jette dedans. Malheureusement, je glisse sur une pierre et je tombe à l'eau avec ma caméra. Je le prend plutôt très bien, mais c'est dommage, on aura pas de film ! On profite de l'endroit avant de revenir avant la nuit. Sur la route du retour, on se grille quelques saucisses de poulet bien méritées (enfin un peu de viande autre que du thon!!). On renaviguera une dernière fois avant de repartir vers Mascate. Ce dernier jour, un Omanais nous invite à déjeuner chez lui. Il nous emmène en pick-up, encore tout trempés de la session. Sa maison est immense, comme toute les maisons de la ville, et composée de très grandes pièces sans meubles (va donc leur expliquer que t'es ébéniste !). On ne voit pas les femmes, on mange avec ses frères, un bon poulet grillé, avec du riz et une sauce à base de lait. Excellent, juste ce qu'il nous fallait pour nous revigorer avant une session que l'on gardera sûrement encore longtemps en mémoire! Le taux de réussite est en hausse, on sent déjà les progrès: le surf bâbord commence à rentrer, je réussit tout mes virements, je tente back et front, et Greg envoit tout en aérial. On avait prévu de partir tôt pour remonter sur Mascate par la route de la cote, mais on naviguera à fond jusqu'à la nuit. Nous commençons à prendre le rythme et à nous acclimater, la France est déjà loin.
Deuxième partie : Masirah Déjà une semaine de passé. Nous retournons sur Mascate chercher Nicolas et Vincent. D'emblée, le chargement de la voiture est plus compliqué, il faut monter sur le toit pour tout mettre. On a bien 1m qui dépasse au dessus. Les 150 premiers kilomètres, la route est telle qu'on la connue jusqu'à présent. Au delà , on arrive en plein désert: la route est toute droite sur des km et des km et il n'y a strictement rien autour. C'est magnifique, mais surtout peu rassurant: la route est peu fréquentée et le soleil tape fort. On n'aimerait pas tomber en panne ici. Vers la fin, les abords de la route sont de plus en plus sablonneux, on distingue parfois difficilement la route, qui disparaît de temps à autre sous un mince tapis de sable, balayée par un vent violent. A l'approche de l'île, on voit la base militaire à la pointe nord, et Hilf, la capitale. Cette dernière est plus grande que je l'imaginais, et plutôt bien équipée. Après s'être perdu dans les rues de la ville, qui se ressemblent toutes plus les unes que les autres, on finit par trouver une piste qui s'éloigne, et qui nous amènera sur une plage au nord-ouest. On y établira le camp pour passer la nuit. Avant de s'endormir, on entendra quelques bruits suspects... peut-être des tortues à Le lendemain, nous commençons notre découverte de l'île, qui semble offrir tout type de navigation : du plat, des vagues en side, side-on et side offshore. Il suffit de se poser quelque part, de bien observer les lieux, et de se lancer. Le seul obstacles restent les cailloux, très présents sur toute la côte, et qui barre l'accès à de nombreux spots. Certaines vagues ne sont accessibles que par une petite passe d'à peine 1,50m de large. Ma planche s'en souvient encore, et restera marquée par sa première sortie sur l'île, d'une belle cicatrice sur la carène ! Nos voiles et wishbones ont également apprécié l'endroit... Nous trouverons un spot qui marchera particulièrement bien les premiers jours. Quelques autres windsurfeurs sont déjà sur place et d'autres ne tarderont pas à nous rejoindre. Apparement nous avons fait une bonne pioche. Greg s'en donne à cœur joie en backloop, table top et eagle wing suicidaires, Vincent se fait la main en surf babord et Nico, pourtant peu rassuré pour cette première session en eaux inconnues, nous fait un festival de forwards, agrémenté de quelques aérials et de freestyle sur la zone de plat au départ. à‡a a du bon de naviguer ensemble, ça créer de l'émulation, on s'observe tous les uns les autres, et on corrige nos erreurs. Les jours se suivent et les navs se ressemblent, les progrès se ressentent déjà . Le soir, si nous avons de la chance, nous mangeons quelques poissons généreusement donné par les pêcheurs du coins. Ca agrémente quelque peu notre quotidien à base de thon/tomates/oignons ! Hilf est assez loin du spot, mais nous ferons tout de même quelques resto en ville, où nous mangerons beaucoup pour quasiment rien !. Les restaurants sont tous tenu par des indiens (très présents dans le pays), et servent à peu près toujours la même chose (en cas de doute, tout le monde comprend «chicken massala»!) : poisson grillé, poulet en sauce épicé, poulet grillé, omelette, soupe, le tout accompagné de riz et d'une assiette de légumes. Excellent et copieux! Nous essayeront plusieurs campements, Vincent réclame chaque soir sa nuit d'hôtel... mais se fait petit à petit au camping. Le plus dur est de trouver un coin proche des spots et pas trop venté, le vent soufflant jour et nuit.
Troisième partie : en route vers le sud Après une semaine de navigation intensive, Nico semble avoir besoin d'une pause pour éviter l'overdose, Greg aussi pour cause de mains en piteux état, et Vincent et moi sommes bien tentés par un peu de visite dans le pays. Nous prévoyons donc pour les 3-4 prochains jours une petite virée dans le sud du pays, en passant à l'aller par la côte Est jusqu'à la baie de Sawqrah, puis à travers les pistes de montagnes jusqu'à Thumrait avant de redescendre jusqu'à Salalah. De là , nous profiterons de la ville et de ses alentours avant de remonter vers le nord en passant par les terres, avec un petit crochet en direction de l'Arabie Saoudite, aux portes du Rub-Al-Khali, le désert le plus chaud du monde... avant de couper plein Est en passant par la réserve des Oryx pour rejoindre Masirah. Le 15 juillet nous prenons donc le 1er ferry en direction du continent. Nous ne l'attendrons pas longtemps encore une fois, il faut croire que nous avons de la chance ! Environ 70km après Shanaa, nous avons le choix entre la route principale qui fait un détour, ou une route indiquée comme «autres routes» sur la carte... qui passe par une baie et qui rejoint ensuite la route principale. En bon copilote que je suis, je choisit évidement de nous rapprocher de la côte. Nous prenons donc le «raccourci». Bien nous en a prit, car la route est en fait une piste qui offre de très beau paysage, un village de pêcheurs quasi désertique, et surtout aucuns panneaux. Nous finissons tout de même par trouver la bonne route grâce à notre boussole (élément essentiel à qui veux se retrouver en Oman), mais le pire reste à venir: alors que nous suivons la piste depuis déjà un bon moment, et que nous nous éloignons de plus en plus de toute forme de vie, les abords de la route deviennent de plus en plus sablonneux. Le vent semble sévir dans la région, et nous commençons à slalomer entre les monticules de sables déposés sur la route... jusqu'à ses retrouver face à une route complètement ensablée. Que faire... demi tour à On roule déjà depuis un bon moment... et la piste semble continué quelques centaines de mètres plus loin. On continu. Greg se donne à cœur joie de conduire le 4x4 là dedans, sans se soucier de nous secouer comme des maracasses! Nous retrouvons effectivement la piste, mais après le tournant : la piste est encore plus ensablée. Il fallait s'y attendre... au fond je pense qu'on le cherchait ! Au bout de quelques dizaines de mètres, nous voici à cheval sur une mini dune de sable bien mou. Premier ensablage, premier désensablage ! Et voici comment un mat 100% carbone se retrouve à creuser pour dégager les essieux et le dessous de la voiture, ou comment une casserole nous permet de dégager les roues, ou encore comment un gros coussin en tissus se retrouve maltraité sous la roue d'un 4x4 ! On finit tant bien que mal par se dégager de cette mauvaise situation, après quelques kilos de sable déplacés et quelqu'hectolitres de sueurs écoulés. La piste est de plus en plus mauvaise, si bien que l'on sera obligé de la longer sur 200m.
On retrouvera enfin la route principale, contents d'avoir fait 50 km en 3h de temps. Les prochains kilomètres seront aussi assez monotones: la route longe la côte à environ quelques kilomètres de la mer, et nous n'avons pour seul paysage qu'un désert de cailloux, que nous commençons à bien connaître.. Nous arriverons en milieu d'après midi à Sidarah où se trouvent -normalement- de grandes dunes blanches. Nous ne trouverons pas ces fameuses dunes, apparemment partis sans prévenir, mais notre détour nous emmènera dans une piste sinueuse où les couleurs des cailloux, de la terre et du sable varient de l'ocre jaune au violet en passant par le vert, le rouge, le brun et le blanc. C'est magnifique.
A la sortie de cette piste, le contraste est saisissant avec le blanc du sable et l'eau turquoise de la mer. Notre prochaine étape sera la baie de Sawqrah et ses «pink lagoons»: des lagons dont l'eau salée est teintée en rose par des algues. Nous découvrirons sur place que certains de ces lagons abritent des flamands roses (dont leur couleur n'ont bien sur rien à voir avec celle de l'eau.. à croire qu'ils le font exprès!). La journée s'achevera ici, la nuit tombe et nous nous hâtons de trouver un endroit pour camper. Difficile de trouver mieux, nous voici à l'abris du vent, sous un arbre magnifique qui nous promet une belle zone d'ombre pour le lendemain matin, et du bois partout alentours pour faire du feu. Même la lune est au rendez-vous. Le menu du soir sera un peu plus élaboré que d'habitude: Vincent en forme nous prépare une petite sauce à base d'oignons et de tomates, assaisonnés comme il faut, afin d'accompagner nos pâtes. Le lendemain, nous prenons la route en direction de l'Ouest, pour rejoindre Thumrait en passant par les montagnes. La route est indiquée comme étant de la piste, mais la proximité de nombreux gisements de pétrole nous laisse penser que la route a sûrement été construite depuis. La route est effectivement en construction, mais pas encore finie. Toutefois, la piste qui la longe est excellente, et malgré la situation (au milieu de nulle part), très fréquentée... surtout par de très gros 4x4 aux vitres teintées ! A l'approche de Salalah, changement radical de décors: la verdure commence à faire son apparition dans les hauteurs de la chaîne de montagnes qui avoisine la ville. Nous pouvons d'ailleurs constater que ces montagnes font réellement office de «barrage» au climat apporté par la mousson. Dans la montagne, nous sommes plongé dans un brouillard vraiment très opaque, nous roulons au ralenti. Salalah reste relativement nue en terme de végétation. Nous cherchons un hôtel pour passer la nuit : en effet, le climat au sud est propice aux moustiques, malheureusement potentiellement porteur du palu en cette saison. Après une bonne nuit dans un lit, nous nous orientons au nord en direction de la tombe de Job (personnage historique commun à plusieurs religions). L'endroit est très touristique, bien qu'encore une fois, seul des touristes omanais soient présents. L'entrée est gratuite, et la visite dure environ 5 minutes... la pièce est assez austère avec une reconstitution de la tombe au centre, et quelques symboles religieux sur les murs. Nous prenons la route en sens inverse, puis nous nous dirigeons vers l'ouest en direction de Mughsayl, réputé pour ses geysers. Nous y arriverons à marée haute, et il y a de la houle. Les geysers sont assez impressionnants : très hauts, mais surtout très bruyants, cela ressemble à une souffle animal... très fort ! La route reprend, toujours vers l'ouest, vers la soit-disant «route infernale» : une route censé impressionner par sa verticalité : elle monte 1000m en 5 km. Nous y passerons sans même la remarquer plus que ça : la route est certes impressionnante, mais sans plus (il faut dire que la plupart des routes de montagnes du pays, ou même certaines pistes en bord de mer, sont très raides). En revanche, en continuant un peu plus loin, et après avoir passé un barrage militaire (nous sommes tout de même à 40 km de la frontière avec le Yémen), le paysage changera radicalement d'un versant à l'autre de la montagne : on monte dans un cadre aride et sec, et on redescend dans une vallée incroyablement humide et à la végétation très développée. Les vaches sont en travers de la route et les chameaux se cachent derrière les arbres ! Sur le chemin, s'offre un panorama sublime sur la mer: de belles lignes de houles nous laissent rêveurs... mais l'endroit est bel et bien inaccessible, à moins d'être très motivé ! Nous continuons notre périple jusqu'au village de Rakhyut, perdu au milieu de nul part, entre 2 collines qui se jettent dans la mer. C'est alors que nous apercevons une route, ou plutôt une piste... un chemin en fait, qui serpente sur l'autre côté de la montagne... serait-ce la route infernale à Malheureusement, nous ne pourront pas la monter, la nuit est sur le point de tomber, et il faut bien avouer, que ca parait bien risqué, la pente est extrêmement raide. Nous retournerons à l'hôtel le soir, pour repartir le lendemain matin en direction du désert. Nous y arriverons vers midi, au plus chaud de la journée ! Après avoir passé un dernier village, nous arrivons aux portes du Rub-Al-Khali. La piste s'enfonce entre les dunes, de plus en plus hautes. La piste est plutôt bonne et nous la suivront donc sur un bon nombre de kilomètres. Nous finirons par nous arrêter, car la piste semble continuer ainsi jusqu'en Arabie Saoudite !
Bien décidé à gravir une dune, nous en oublions la chaleur, qui ne manque pas de nous rappeler à l'ordre à la sortie de la voiture : au moins 50° et pas un poil de vent. Le sable est bouillant, chaussures obligatoires, et encore, le sable me br»le même à travers mes grosses chaussures de marche ! Nous essayerons tout de même notre petit défi, mais aucun de nous ne parviendra en haut : la chaleur est vraiment étouffante : le coeur s'emballe, le souffle devient de plus en plus difficile, la tête tourne... ok, la dune est la plus forte ! Demi-tour. J'ai été très impressionné, je n'avais encore jamais été exposé à des températures aussi élevées. L'appareil photo de Greg n'a pas supporté non plus.. il faudra attendre quelques heures qu'il daigne se rallumer ! A quelques dizaines de km du village, nous nous arrêterons visiter le site d'Ubar, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s'agit de ruines d'un fort qui se trouvait sur la route de l'encens, datant du XIIème, voir du XVIème siècle avant J-C. Il est assez étrange et peu commun de visiter un tel site historique en étant seul au milieu de nul part. C'est d'ailleurs plus cela que le site en lui même que je garde en mémoire. La suite de la journée se déroulera sans trop d'histoire, sur de grandes routes bien droites jusqu'à Masirah (nous nous arrêterons à quelques kilomètres du ferry pour dormir). La visite du sanctuaire des Oryx ne sera finalement pas possible, car il nous aurait fallut une autorisation délivrée sous conditions à Mascate.
Quatrième partie : retour sur Masirah Déjà au ferry, on a le sentiment de revenir chez soit, on se remémore les sessions déjà passée sur l'île, et en cherchant bien, on devrait apercevoir la vague de turtle beach dans l'oeil de grégoire... Le vent est déjà présent au ferry, mais la route qui y mène est beaucoup moins venté qu'à notre premier passage deux semaines auparavant. Nous fonçons en direction de la côte Ouest et de ses spots de vagues, pour une mise à l'eau rapide. Le vent est peu présent, mais quelques vagues nous invitent à les rejoindre. Une accélération dans les 150 premiers mètres tout plat permet quelques manoeuvres de freestyle pour Nico qui commence à tourner des spocks, ou pour moi-même qui m'essaye à l'air jibe. Greg persiste à naviguer dans les vagues, malgré le temps d'attente parfois assez long entre chaque bonnes séries !
Les jours suivants se ressemblent, nous enchainons dans une même journée, les sessions matinales d'1/2h sur spot quasi offshore, puis les sessions de freestyle sur la côte Ouest avec ses baies toutes plates, ses flamands roses, son sable blanc, et quelques trop rares sessions à Turtle, dans des conditions de vagues idéales pour s'éclater et progresser. Cette semaine aura été 100% nav : du matin 8h au soir 19h, nous avons enchaîné session offshore, session freestyle sur du plat, et session saut et surf le soir. Trois spots dans la journée, avec à chaque fois le chargement/déchargement du 4x4, c'est épuisant, mais tellement bon.
Cinquième partie : les environs de Mascate Nous sommes le 25 juillet, il est temps pour nous de quitter l'île. Le vol de Nico décolle vers 10h45, et nous reprenons ensuite la route en direction des montagnes du djebel Al Akhdar (2035m), et le plateau se Saïq réputé pour ses cultures de roses (mais pas en cette saison) et de fruitiers. Sur le chemin, nous nous arrêterons dans une palmeraie, choisie au hasard d'une simple pause.. «tient, ça à l'air joli là bas.. on va voir ?». En bas de la montagne, nous passons un contrôle de police: en effet, la montagne fut un des lieux principaux de conflits avant l'arrivée au pouvoir du sultan Qaboos. Le militaires nous met en garde quant à la pente très forte qui nous attends: «Ok, now start 4 wheel drive»... ! Effectivement, la montée sera rude et la route est d'ailleurs réservée au 4x4. Le lendemain, nous redescendons la montagne pour mieux remonter, une centaine de kilomètres plus à l'Ouest, sur le djebel Sham, la montagne du soleil ! Pas de barrage militaire cette fois, mais la route est encore plus abrupte que la dernière. Le haut de la montagne est occupé par un poste militaire, mais une petite partie d'un plateau est accessible. Nous sommes pas loin des 3000 m où culmine la montagne. Après une petite randonnée à flanc de falaise qui part depuis un village perdu au milieu de nul part (où les enfants ne manqueront pas de nous assaillir aussitôt sorti de la voiture, pour nous vendre toute sorte de choses.. tapis, portes clés en laine, etc... on se croirait à Moulay), nous arrivons à un village bâtit sur la falaise. Inaccessible, incroyablement isolé, ce village est toutefois dans le coin le plus «hospitalier» : des arbres fruitiers y poussent, de l'eau ruisselle le long de la falaise et débouche dans une petite piscine naturelle. Les cultures en terrasses descendent vraiment très bas, et sont construite au dessus de 500m de vide ! Le soir, nous retournons dormir sur le plateau, d'où nous profiterons d'un merveilleux coucher de soleil. Vincent commence a être en manque de sable et de baignade.. Nous nous dirigerons donc pour cette dernière journée sur la côte à l'Est de Mascate, seule côte que nous n'ayons encore pas faite. La côte est peu accueillante pour le windsurf : une petite falaise d'1 m de haut fait office de plage sur quasiment tout le long ! Un peu au nord, de nombreuses petites criques avec du sable blanc offre la possibilité de camper et de se baigner. Après une halte dans certaines de ces criques, nous déciderons de visiter le Wadi Sham, qui nous interpellera aussitôt que l'on passera devant. L'entrée est assez impressionnante : un grand bassin dl'eau douce au milieu de nombreux palmiers, entre deux énormes collines de roche. A l'intérieur, c'est de plus en plus magnifique, nous commencerons par une bonne baignade dans une piscine naturelle exceptionnelle d'où l'on pourra sauter des rochers. Nous ferons le tour d'abord par en haut à l'aller, puis par en bas au retour. Nous nous arrêterons à chaque piscine pour une baignade rafraichissante.. nous y passerons la journée entière ! Il est toutefois bientôt temps de rentrer, nous replions le matos dans nos sacs respectifs, un petit coup de balayette sur le 4x4, et nous voilà reparti vers l'aéroport.
Conclusion Un mois s'achève, 8000 kilomètres parcourus, de nombreux spots explorés, des progrès énormes pour tout le monde, un bon ratio visite/navigation, et surtout des images plein la tête. Oman m'a apporté bien plus que je ne l'imaginais, et je n'ai désormais plus qu'une idée en tête : aller encore plus loin !
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