Re: Coup de gueule de la SNSM - tempête Ciara et Vélliplanchistes |
Objet : Re: Coup de gueule de la SNSM - tempête Ciara et Vélliplanchistes par windalchemist sur 12-02-2020 10:10:13 PS: (de Justin Denel) Bonjour Monsieur, Je me permets de vous contacter suite à votre article publié ce dimanche "Tempête Ciara : le coup de gueule des sauveteurs en mer contre les véliplanchistes inconscients". https://france3-regions.francetvinfo.fr/é¦/tempete-ciara-coué¦ J'aimerais discuter avec vous à ce propos. Je suis moi même planchiste, ancien sportif de haut niveau et champion du monde jeune dans la discipline "Vagues" en 2011. J'étais à l'eau ce dimanche et je souhaiterais que mes camarades et moi ne soyons pas assimilés à certains actes d'inconscience isolés (que nous condamnons également), notamment au vu du déferlement de haine dans les commentaires de l'article et aux différents incidents qui ont eu lieu sur les plages les jours suivants. Votre article met en avant deux points indispensables que sont la prudence et la non mise en danger des secours. Ce sont des points que nous prenons très au sérieux. Il nous semble cependant que le message de la snsm ressemble davantage à un appel à la prudence qu'à un "coup de gueule" et que le terme "inconscients" devrait être mis entre guillemets (si tant est qu'il s'agit d'une vraie citation). Il nous paraît également normal, à l'écriture d'un tel article à charge, d'interroger au moins une voix divergente, dans un soucis de transparence journalistique. Vous trouverez ci-dessous quelques explications plus détaillées (en concertation avec ou groupe de véliplanchistes du coin). Pourrions-nous nous entretenir par téléphone afin d'en discuter et d'éventuellement pouvoir apporter notre réponse ? Cordialement, Justin Denel -- Plusieurs points pour appuyer mon propos : - Les conditions en questions (c'est à dire celles du matin à Wimereux) étaient tout à fait comparables à ce que nous avons plusieurs fois par an sur la côte. Le vent n'était pas démesuré et il ne venait pas de la terre (c'est à dire qu'ils ne nous emmenait pas au large en cas de problème). Nous pratiquons notre sport dans ces conditions des dizaines de fois par an. Il y avait à peine plus de 50kts et maxi 2m de vagues... on en a vu d'autres, on vous rassure. - La discipline éœVaguesé se pratique, comme son nom l'indique, dans les vagues. Dans ce genre de conditions, on ne s'éloigne jamais du bord. Il n'y a donc pas de risque de devoir venir nous chercher en mer. En d'autres termes, dans notre zone de pratique, la snsm ne mettrait pas un bateau à l'eau pour venir nous chercher. Cela aurait pu être la cas si l'un d'entre nous était allé au large et avait eut un problème. Cela aurait été, dans ces conditions, de l'imprudence. Le risque n'était cependant pas intrinsèquement lié au fait de se mettre à l'eau, mais à une imprudence commise une fois sur l'eau. - Il n'y avait aucune interdiction de mise à l'eau. Simplement une recommandation à la prudence, qui était tout à fait justifiée. - La planche à voile (et notamment à ce niveau) demande des années de pratique et d'apprentissage de nos limites. Ce n'est pas le cas du kitesurf par exemple qui permet d'être autonome en quelques semaines. Vous noterez qu'à Wimereux (cf photo de votre article) il n'y avait aucun kitesurf, surf, canoà« ou même catamaran. En effets ces supports sont beaucoup moins adaptés pour les tempêtes de ce genre. - Nous veillons systématiquement les uns sur les autres lors d'une session et nous avons la possibilité de ramener un pratiquant en danger au bord. - La SNSM fait un travail remarquable et admirable, nous leur en sommes tous très reconnaissant. Nous prenons très au sérieux la sécurité des sauveteurs en mer et ce paramètre a guidé l'ensemble de nos décisions durant cette session. PS: je connais des membres bénévoles de la SNSM qui étaient à l'eau dimanche en planche 😊 mais chuuuut... - Les nombreux champions régionaux et nationaux qui se sont forgés dans ces disciplines et qui font briller les couleurs régionales et nationales ne se sont pas fait tout seuls. Cela fait des années qu'ils s'entraînent dans les tempêtes en connaissance de leur limite et surtout avec une grande humilité face à la mer. Il nous parait un peu incohérent de vanter les mérites des surfeurs à Nazaré tout en écrivant ce genre d'article en parallèle, pouvant amener à des interdictions empêchant de former de futurs champions. - Nous condamnons les actes d'inconscience isolés (mise à l'eau en kitesurf, notamment avec une aile bien trop grande, mise à l'eau suicide du surfeur en Angleterreé¦) et nous tentons régulièrement de les décourager. Pour toutes ces raisons, nous refusons d'être éœmis dans le même panieré, qualifiés de dangereux inconscients et insultés sur les spotsé¦ Pour remettre en perspective (chiffres de 2019) : les interventions de la snsm en france sur les véliplanchistes représentent 1,4% des interventions totales en 2019 (dont 0% des interventions impliquant au moins 1 décès ou disparu). Il est inconcevable de comparer un pêcheur qui se met à l'eau en pleine mer (8,74% des interventions) ou un baigneur imprudent (qui représentent 50% de l'ensemble des interventions impliquant au moins un décès ou une disparition et 16,71% du total) et un véliplanchiste qui reste à 100m du bord en pleine conscience des conditions et de ses limites. (source: snsm.com) |