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Objet : Re:
par Anonyme sur 12-02-2007 14:06:47

Citation :

Salut Mirage75,

Je n'ai pas compris le truc de la dérive vent vs la dérive courant.

Tu peux étayer?

A+,
Antoine


En voile il existe 2 types de dérive : la dérive vent, la dérive courant.

- La dérive vent : tout engin qui avance sur l'eau se fait pousser par le vent. Ce vent peut être aussi bien de face : alors il vous ralentit, de dos : il vous fait aller plus vite, de côté : il vous fait dériver de droite ou de gauche. En gros le principe est identique à  ce qu'on peut connaitre en voiture.

Ainsi un bateau qui souhaite aller d'un point à  un autre va déterminer le cap à  suivre. Dans un premier temps il va prendre le cap réel ou théorique qu'il aura pu définir en reliant son point de départ et son point d'arrivé sur une carte. Par exemple faire Trouville - Le Havre : direction plein nord soit 0° (ce n'est qu'un exemple théorique les valeurs sont probablement fausses).

Ensuite ce même navigateur, va en fonction de la vitesse du vent, de l'orientation de ce vent vis à  vis de la route que prendra le navire, et aussi de la surface de prise au vent du bateau, définir une dérive vent.

Si je reprends l'exemple : c'est un petit bateau à  moteur, la dérive vent est faible, le vent : 15 nœuds latéral (vent d'ouest venant du 270°), le capitaine estimera que la dérive est de 2° vers l'est. Ainsi pour compenser cette dérive il ne prendra pas comme cap 0°, mais 358° (360 - 2).
A contrario, c'est un voilier par les même conditions de vent, sa dérive vent est beaucoup plus importante, le capitaine estimera sa dérive vent à  5°, il prendra donc un cap au 355° (360 - 5).
Maintenant si le vent vient du sud : 180° quelque soit le navire la dérive vent n'influera pas sur la direction du navire puisqu'elle le poussera dans la même direction qu'il avance. Cela aura juste pour conséquence de le faire aller plus vite.

- La dérive courant : là  c'est un peu plus difficile à  comprendre car on en a pas l'exemple sur terre.
Imagine le plan dl'eau où tu navigues comme une grande piscine indissociable : la mer n'est qu'un assemblage de plaque dl'eau (ou piscine) indissociable. Cette plaque dl'eau du fait des forces d'attractions terrestre/lunaire se déplace. Tout objet ainsi posé sur cette plaque dl'eau se déplacera de la même manière : tu poses ta planche sur l'eau (en imaginant qu'il n'y a pas de vague) sa prise au vent est ridicule, donc le mouvement que tu verras faire par ta planche sera du au courant : la plaque dl'eau qui se déplace.

Ainsi tout navire flottant sur l'eau subit ce courant. Mais il y a des inégalités : plus ton bateau va vite, moins il a d'accroche dans l'eau, moins il subit cette dérive : la plaque dl'eau déplace ce qui lui est solidaire et déplacera moins ce qui lui est moins solidaire.

Un monocoque doit prendre en considération le courant de façon importante, ce qui sera beaucoup moins le cas d'une planche à  voile.

Sur ce point Véliplanchiste a tout à  fait raison de dire que le courant joue pour beaucoup quand on se fait brasser, puisqu'alors on est totalement solidaire de l'eau, avec une prise au vent quasi nul.

Si on reprend l'exemple de tout à  l'heure, si la mère descend, la seine se vide, le courant portera le bateau vers l'ouest. Si le courant est noté (il y a des cartes marines donnant ce genre d'info) de 3 nouds vers l'ouest, et que le bateau met 2 heures pour faire Trouville -le havre, le capitaine devra tracer un triangle : de 6 miles nautiques vers l'est avec la direction Trouville-le havre pour définir son angle de dérive.
Une planche qui mettre 30 minutes pour faire ce même trajet tracera le même triangle de 1,5 mile pour définir son angle de dérive.
(Pour ceux qui ne sauraient pas quand on dit qu'un bateau avance à  3 nœuds cela signifie qu'il parcourt 3 miles nautiques à  l'heure.)

Au final il faut faire la somme de ces 2 dérives pour définir le cap à  suivre.

Autre info concernant le courant : le cycle d'une marée est d'environ 6h (temps pour que la mer descende ou monte). Le courant varie suivant l'heure de la marée. Ainsi il est admis le principe suivant concernant la force du courant sur les 6h d'une marée :
- 1h : 1/12
- 2h : 2/12
- 3h : 3/12
- 4h : 3/12
- 5h : 2/12
- 6h : 1/12
Le courant est le plus fort à  mi-marée.


En planche j'ajouterai, mais là  c'est mon appréciation personnelle de planchiste, qu'il existe une dérive vague.
J'entends par dérive vague : le vent, le courant peuvent amener à  former la mer de sorte qu'une houle, des vagues se créent. Celles-ci sont généralement, au large, dans le sens du vent, plus que dans celle du courant, mais près de la plage, ces vagues suivent plus le sens de la plage, puisqu'elles viennent à  se casser dessus. En somme ces vagues n'ont pas forcément la même orientation que le vent et le courant, et pourtant elles dégagent une puissance parfois colossale, qui pour nous planchiste joue énormément : combien de fois je me retrouve à  tomber au niveau de la dernière vague au large, puis de faire direct 500m en arrière brassé par une bonne série, c'est alors ni le vent, ni le courant qui m'ont déplacé !!!

Pour conclure : je dirai que suivant la navigation du planchiste il faut prendre plus ou moins attention à  ces dérives.

Mon appréciation personnelle :
- quand il y a des vagues (et alors généralement du vent) : je fais surtout attention au sens de la houle pour prévoir ma dérive.
Raison : lors d'une session de vague je m'amuse dans les vagues, une fois la barre passé je fais souvent demi-tour pour retourner jouer dedans. Donc ma dérive sera surtout du à  l'orientation des mes surfs. De plus lorsque c'est gros, je passe souvent beaucoup de temps à  nager entre les séries : résultat je suis surtout déplacé par la houle plus que par le vent ou le courant.

- quand il y du vent et du courant < 3 nœuds : si je suis tout le temps au planning avec une bonne vitesse, je prêterai plus attention à  la dérive vent que courant (3 nœuds de courant comparé à  25 nœuds de vitesse c'est mineur !) => Cela n'est valable que si vous avez une petite planche, peu d'aileron.

- quand il y a du vent et du courant > 3 nœuds (et pire s'il est latéral) : je fais attention au courant en priorité, d'autant plus si mon planning est faible, ou ma planche volumineuse.

- quand le vent est opposé au courant : si les deux forces s'annulent je n'y prête pas attention : mais souvent le clapot que cela forme le fait sentir à  mes jambes ;)

- quand le vent est dans la même direction que le courant : je prends la mesure de la dérive qui va impacté ma navigation, et je profite de cela pour décoller plus facilement au planning

- quand je vais sur un spot que je ne connais pas trop, ou que je sais que mon niveau n'est pas top, et que la conséquence de tout ça c'est que je risque de passer un peu de temps à  patauger dans l'eau : je prête plus attention à  la dérive courant que vent.

- mon premier bord : je fais généralement un bord aller et retour assez court (500m ou moins) perpendiculaire soit au vent soit à  la plage, après avoir pris un point de repère à  terre de sorte de voir la dérive réelle.