Re: Journal de bord - Saint-Barth Fun Cup |
Objet : Re: Journal de bord - Saint-Barth Fun Cup par 420 sur 01-02-2014 23:35:02 1er jour de compétition. On est tous un peu excités mais aussi un peu tendus. La mer semble très forte. Je me suis tapé un plat de pates le matin pour tenir mais on sent que les manches vont être radicales. Et se sera le cas. L'animation est top sur la plage et tous les coureurs supers accessibles. C'est la magie des Pro-Am. Taty Frans (un mec que j'adorais déjà avant de le connaître) vient me voir. Il a besoin d'une voile, il n'a plus rien. Je lui file ma 7.6 : le mec fera une manche de 4 et 2 manches de 2. Mon idole je vous dis ! Le directeur de course est un peu tendu car il considère que la mer est très grosse et prévient les riders qui pourraient hésiteré¦ Nous on hésite pas et on y va bien sûr ! Manche 1 : Je pars avec ce que j'ai de plus petit, c'est à dire 112 et 7.0 et 36 Z. On décide de passer la barre dans la zone la plus safe, plus long et plus fatiguant mais le danger en moins. Passé la falaise ça déboule et c'est parti pour 50 minutes de près serré. La houle devient très vite gigantesque, on fait des gros sauts avec des réceptions plus ou moins douteuses. C'est éreintant ! J'arrive sur la ligne un peu en avance et je me dis que 3 manches comme ça, ça va être dur alors qu'on a même pas lancer la course. Je prends un départ en 3ème ligneé¦ C'est pas grave. Jusqu'à la 1ère bouée tout va bien, c'est travers abattu, je gère. C'est après que ça se gâte, c'est très abattu et j'ai du mal à contrôler la board. Ca ne manque pas ! Après une touchette, je me déséquilibre et je pars en soleil en pleine ligne droite. Je repars mais tout le monde autour de moi est hagard et cherche surtout à rejoindre la ligne d'arrivée sans encombre. Je finis 36 je crois, pas trop fatigué ! Manche 2 : 30 minutes plus tard on remet çaé¦ Le vent est monté entre 20 et 25 nœuds, la mer est encore plus forte. 55 minutes pour remonter à la ligne de départ. On sent que ça va être plus chaud. Le départ se fait à la pointe Migou, une très grosse falaise. Les gerbes montent à 15-20 m et on prend le départ à moins de 300 m. Là je vois un mec dans les bullesé¦ comme aspiré par la dalle, j'ai un énorme coup de stress pour lui mais il s'en sortira indemne. On prend le départ, je suis bien avec les pros mais un peu trop sous le vent. Au moment du départ, j'enfourne et je me prends une tôle qui me fait en plus rater la bouée de départ. Contre-bord et ça repart avant dernier. On est plus que 40 à prendre le départ. La première manche a laissé une grosse empreinte psychologique. Et là c'est l'horreur, on dirait que je traverse la manche dans le sillage de 4 porte-avionsé¦ Je prends 5 en-avant, c'est la survie. Je suis avec Clidane Humeau (2ème europe en RSX). C'est la cellule de soutien psychologique qui se met doucement en place. Je me demande ce que je fous là quand on prend un énorme grain avant l'arrivée. Je suis psychologiquement atteint et je me demande si ces conneries c'est bien fait pour moi. On arrive entier mais ça tient du miracle. Manche 3 : Pause déjeuner, petite sieste et ça repart. J'ai une bonne douleur au dos (tu m'étonnes..). Mais je veux claquer ma manche et ça semble mollir. On repart pour remonter au vent. Je sens clairement que je suis aussi physiquement atteinté¦ Je prends 3 gamelle dans les vagues au près. Au bout de 50 minutes, je suis à 200 m de la ligne de départ mais le vent tombe. Impossible de rejoindre la ligne à temps. Le croise les partants mais qui ne sont pas tous au planning. Le vente monte et je prends la ligne en dernier. Coolé¦ Enfin pas trop parce qu'il va monter très sérieusement : 30 nœuds. C'est l'orgie, la survie totale, le plan dl'eau est indéfinissableé¦ Oublié les paysages de cartes postales de Saint-Barth. Je finis en ayant été au bout de moi-même à la 40ème place. Rincé plus lucide, à la rue complète. Le passage de la barre sans le harnais est un supplice. J'ai juste envie d'arrêter le windsurf, le moral est au fond de mes tongues. On finit sous une énorme pluie tropicale qui finit de nous casser le moral 2ème jour de compétition Après avoir ressassé toute la nuit, j'ai retrouvé le mental. Arrivée sur le spot, je file retrouvé Taty pour lui reprendre ma 7.6 et lui filer ma 8.4. Il y a grosso modo du 15-20 nœuds. Cette fois-ci on sort par la passe. La mer est toujours grosse mais humaine. 4ème manche : L'orga a descendu la ligne, on y est maintenant en 25 minutes. La 7.6 est parfaite sur la 112, il y a des claques à 20 nœuds mais je gère. Départ moyen en bas de ligne mais ça va, du speed et je crante. Bon jibe mais je perds le planning et je me fais couvrir à la 1ère bouée. C'est la bagarre, le parcours est bien mouillé, travers abattu. C'est le gros fight. Le niveau est très homogène, il ne faut pas tomber. On se bagarre, on s'accroche et on profite des surfs pour accélérer. A l'arrivée on a tous la banane et on se dit finalement qu'on sait windsurfer. Je dois être dans les 30. 5ème manche : on enchaine, c'est la même mais je fais couvrir au départ. C'est dur de remonter mais je ramasse quelques morts aux bouées. J'ai la forme et la glisseé¦ Toujours la banane et quel pied de prendre les départ avec Taty, Sarah Offriga et Dunkerbeck. Tout le monde discute sur l'eau avant la procédure de départ, il y a du soleil, on est heureux. Sarah Quita est la plus cool, on tape la discute, elle me dit que c'est dur mais qu'on est bien là é¦ Elle a bien raison. Résultat : toujours dans les 25/30 je pense. Pendant ce temps là Taty avionne avec ma 8.4 pour terminer 2ème 6ème manche : le vent a un peu baissé, je m'en sors bien malgré les 2 premiers bords un peu collé. C'est plus light et j'aurai d» changer mes réglages. Sur la fin je retrouve ma glisse et c'est tant mieux car je commence à sentir l'haleine fétide de mon Paquito dans mon petit cou bronzé. Voilà c'est terminé pour aujourd'hui, trois superbes manches, un ambiance de feu, un hélico, un speaker au top, de la zique, des sourires et des accolades. L'esprit du windsurf est revenu. Demain sera encore un autre jour |